Les rangs des chômeurs mauritaniens devraient grossir très bientôt avec les mesures sociales attendues au niveau de trois sociétés publiques nationales.
Près d’un millier d’employés du secteur public devraient perdre leurs fonctions dans les mois à venir. L’information provient du ministère des Finances et des affaires économiques qui a enfin donné son aval à la demande de trois sociétés publiques portant sur des mesures de restructuration « nécessaires, selon elles » pour sauver les institutions cibles et leur éviter de fermer ».
Il s’agit de la Sonimex, de la Procapec et de la Société du Transport public. Dans les rapports motivés présentés à l’attention du président de la République, les conseils d’administration des trois institutions font état de « laxisme avéré dans la gestion des fonds publics », mais aussi de « charges exorbitantes », paiement d’un personnel pléthorique, nombreux emplois fictifs, salaires très complaisants et très élevés…
Soutenues par les Autorités publiques qui ont tenu à les accompagner ces dernières années, les trois institutions risquent de cesser leurs activités, si des mesures urgentes de redressement ne sont pas prises.
C’est le constat relevé par les services du ministère des Finances chargés d’étudier la situation. Finalement, tel sera le cas, au grand dam du président de la République qui a toujours voulu éviter cette perspective. Pour ce dernier toutefois, l’accent devra être mis en priorité sur la suppression de charges fixes « non nécessaires », la révision des salaires des employés, l’ajustement des dépenses, le cas échéant, la révision de certaines missions. Dans sa réponse, le chef de l’État a rejeté le chiffre de 2880 employés ciblés par les mesures sociales pour le ramener à près d’un millier.
Ce serait la Sonimex qui serait la plus visée par ces mesures… D’abord parce que cette société qui n’assure plus aucun monopole dans l’importation comme dans l’exportation de denrées alimentaires est largement dépassée par ses concurrentes de la place auprès desquels elle se ravitaille parfois, mais aussi parce que sur le terrain, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même entretenant des charges lourdes de son personnel. Vient ensuite la Procapec qui est surtout confrontée au problème du personnel fictif et de son incapacité à recouvrer ses créances auprès des populations.
La société des Transports publics serait la moins visée. Elle se porterait financièrement mieux grâce au financement obtenu mensuellement du Trésor public qui lui affecte 1% de chaque litre de carburant vendu sur le territoire national. Des aménagements seraient toutefois prévus dans la gestion d’un personnel pléthorique (l’option d’un départ volontaire ayant été préférée à la compression du personnel) ; les contrats à durée déterminée seront privilégiés au recrutement …
AS (L'Authentique)