Très souvent, les responsables mauritaniens se complaisent à se confier à la presse étrangère pour évoquer des questions nationales. En cela, les personnalités de la majorité et de l’opposition sont presque pareilles. Que de fois, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a sollicité des journaux ou télévisions autres que nationaux pour s’exprimer. Les Mauritaniens ont encore en tête ses sorties sur France 24 et Al Ahram entres autres médias étrangers. Récemment, le tonitruant ministre de l’économie et des finances, Moktar Ould Diay a choisi l’hebdomadaire Jeune Afrique pour faire un bilan élogieux de l’économie nationale du coup d’état du 6 août 2008 à nos jours. Or, c’est un secret de Polichinelle que pour avoir droit à la parole dans ces organes de communications étrangers, il est évident qu’il faille délier les cordons de la bourse. Plusieurs dizaines de millions d’ouguiyas au bas mot serviront à la rétribution de ces tribunes ambulantes qui permettent de distiller des informations de tous ordres qui ne ‘’tuent’’ pas forcément l’objectivité ni la crédibilité. La Mauritanie doit être l’un des rares pays au monde où les plus grands responsables donnent la primeur des informations nationales à des canaux de communication internationaux. Alors que la presse nationale tire le diable par la queue, ceux qui devraient la promouvoir préfèrent la marginaliser. Le paradoxe étant d’interdire à toutes les institutions publiques nationales de procéder à toutes les aides (abonnements, publicités, publi -reportages et autres) envers la presse nationale, alors que le président et ses ministres distribuent ‘’généreusement’’ l‘argent public à des supports médiatiques internationaux contre des sorties démagogiques de mauvais goût et de piètre qualité.
Le Calame