Marrakech, une démocratie locale exemplaire

Le 14 juillet dernier, le Consulat général de France à Marrakech a organisé à l’instar des toutes les représentations diplomatiques françaises à travers le monde une réception à l’occasion de la fête nationale française.  De nombreux convives de la capitale touristique du Maroc y assistèrent mais l’attention fut surtout retenue par une photo publiée par nos confrères de Marrakech Al aan. Cette image assez inhabituelle dans notre monde arabe regroupe les trois maires qui se sont succédé à la tête de la ville ocre.  Il s’agit de Oumar Al Jazouli, un digne représentant des notabilités locales, de celle qui lui a succédé Fatima Zahra Al mansouri et de l’actuel maire l’islamiste Mohamed el Arbi Belkaid.  Ces trois élus qui représentent le large éventail de la classe politique marocaine ont échangé des blagues sur leur gestion de leurs conseils municipaux respectifs et devisé comme de vieux copains. Cette image pleine de symboles montre que la démocratie locale marocaine fonctionne à merveille avec des alternances apaisées. Sur la vingtaine de pays attendus pour le sommet de la ligue arabe de Nouakchott, pas un,  ne peut se targuer d’avoir un processus démocratique aussi abouti. Dans notre monde arabe, notre classe politique, si elle ne prend pas les armes, se regarde en chien de faïence. Les uns considèrent les autres non comme des adversaires mais comme des ennemis qu’il convient d’abattre en faisant usage de toutes les armes possibles. A Marrakech, les jeunes maires continuent l’œuvre de leurs  prédécesseurs  et si nécessaires prennent leur conseil pour le plus grand bien de leurs administrés.  C’est cette démocratie qu’il est impérieux de promouvoir dans le monde arabe. On peut avoir des opinions antagoniques mais on doit se retrouver sur la nécessité de servir la collectivité et en tous les cas avoir des relations apaisées. Certes pendant les campagnes électorales on peut avoir des mots ou des attitudes qui fâchent mais sitôt les résultats proclamés et validés  les choses reviennent à la normale et les civilités et la courtoisie doivent reprendre  le dessus.