Les organisations syndicales signataires de la présente déclaration ( CGTM-CLTM-CNTM-ULTM UGSPM) dénoncent les immixtions graves dans les affaires syndicales dont sont victimes les organisations patronales professionnelles à travers une opération d’ingérence ouverte dans la gouvernance de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien, opération visant à destituer son président légalement élu Monsieur Ahmed Baba Ould Azizi et ce au moment où les partenaires sociaux, que sont le Gouvernement, le Patronat et les Centrales syndicales de travailleurs ont entamé un dialogue social ouvert le 27 mai 2016.
Cette immixtion est apparue au grand jour depuis que les membres d’autres corps de l’Etat dont les vocations sont du ressort d’autres domaines de la vie nationale, ont été propulsés et imposés pour prendre la direction des fédérations professionnelles patronales nationales.
Devant le refus catégorique de l’actuel président de l’UNPM de cautionner cette ingérence inacceptable de l’Etat dans la légitimité des organisations syndicales professionnelles d’employeurs, que la destitution de ce dernier a été posée au grand jour par le gouvernement qui ne ménage aucun effort pour y parvenir.
Les Centrales syndicales signataires de la présente déclaration dénoncent avec force cette immixtion de l’Etat dans la gouvernance de l’UNPM ainsi que sa volonté de parvenir par tous les moyens à démettre son Président.
Nous estimons que cette situation est inacceptable dans un Etat de droit et qu’elle est préjudiciable à la paix sociale dans notre pays. En conséquence de ce qui précède, nous exigeons le respect strict par le gouvernement de la liberté syndicale et du libre exercice du droit syndical contenus dans la Convention n+ 87 que les partenaires sociaux de tous les pays du monde ont convenu d’adopter au sein de l’OIT et que notre pays a ratifiée depuis l’aube de l’indépendance nationale.
Nous attendons de l’Etat le renforcement des capacités des partenaires sociaux afin qu’ils puissent jouer leur véritable rôle dans le développement économique et social de notre pays, à travers une meilleure gouvernance économique et sociale et une juste répartition des richesses.
Le secteur privé national organisé au sein de l’UNPM doit contribuer à la croissance du PIB national et à la création des emplois décents pour les forces actives confrontées à un chômage qui devient de plus en plus endémique.
Nous apportons toute la solidarité agissante des travailleurs de notre pays à l’UNPM dans son combat pour la défense de sa liberté et de ses droits légitimes de s’organiser et d’exister conformément à la Constitution nationale et à celle de l’OIT.
Pour les organisations signataires, les secrétaires généraux
CGTM : Abdallahi Mohamed dit Naha
CLTM : Samory Beye
CNTM : Med Ahd Saleck
UGSPM : Abdallahi Saleck Loughmane
ULTM : Sidi Nemane
Nouakchott, le 2O juillet 2O16