Des corrompus qui ne sont ni sanctionnés… ni mis à la retraite ! | Mauriweb

Des corrompus qui ne sont ni sanctionnés… ni mis à la retraite !

mar, 08/07/2025 - 12:11

Par : Mohamed Abdrahmane Abdallah

Ecrivain journaliste

 

Dans les pays où l’impunité règne et où les réseaux d’intérêts contrôlent les rouages de l’État, la corruption devient un mode de gouvernance, non une simple anomalie passagère.

Pire encore : les corrompus ne sont ni jugés pour leurs actes, ni mis à l’écart malgré leurs échecs répétés.

Ils restent au cœur de la scène politique et administrative, comme s’ils étaient des "piliers du système", intouchables et indéboulonnables.

Des corrompus permanents… dans un État sans mémoire

Combien de noms reviennent dans les gouvernements depuis des décennies ?

Combien de visages ont échoué dans un ministère pour réapparaître dans un autre ?

Dans les systèmes sans évaluation ni transparence, la fonction publique devient une propriété à vie, attribuée en récompense de la loyauté, non du mérite.

Et le pire : ces figures ne quittent jamais réellement la scène, même après l’âge légal de départ à la retraite ou après des bilans catastrophiques.

On les rappelle sous prétexte "d’expérience", alors qu’ils sont au cœur du problème, non de sa solution.

Pourquoi ne sont-ils jamais sanctionnés ?

Parce qu’ils sont protégés au sein d’un système basé sur le favoritisme, non sur la responsabilité.

Celui qui protège les intérêts est lui-même protégé.

Celui qui se tait sur la corruption est récompensé.

Celui qui ne dérange pas les puissants est recyclé à volonté.

Dans ce contexte, la fonction publique n’est plus un service au citoyen, mais un trophée de fidélité politique, clanique ou personnelle.

Et la retraite ? Elle n’existe pas vraiment pour eux

Dans les États modernes, la retraite est l’occasion de renouveler les élites et de faire place aux jeunes compétences.

Mais dans les systèmes corrompus, les corrompus ne prennent jamais vraiment leur retraite :

on les nomme conseillers, présidents de conseils, référents politiques…

Comme si le pays était vide de jeunes talents.

Ainsi, l’espoir est étouffé, et l’échec est reproduit, encore et encore, avec les mêmes visages.

Le grand perdant : la nation

Les échecs s’accumulent,

La confiance dans les institutions s’effondre,

Les jeunes se sentent exclus,

Et le sentiment s’installe que l’État ne récompense pas la compétence, mais l’appartenance.

Le citoyen finit par croire que la corruption ne se paie pas… elle se récompense.

Un État qui ne sanctionne pas les corrompus, et qui ne renouvelle pas ses élites, choisit de s’enfermer dans un cercle de déclin.

Un corrompu impuni et jamais remplacé est la preuve que le mal est enraciné dans tout le système.

Le véritable changement commence par briser ce cercle étouffant, remplacer la loyauté aveugle par la compétence, la complaisance par la redevabilité, et la répétition par le renouvellement.