
Lundi dernier, le Ministère de la Justice a lancé à Kiffa un atelier de formation de deux jours sur le traitement judiciaire des crimes de traite des personnes et de trafic illicite de migrants. Cet événement, organisé dans la wilaya de l’Assaba, réunit des acteurs judiciaires et sécuritaires afin d’améliorer la coordination et l’efficacité des procédures pénales liées à ces infractions.
Objectifs : Unifier les pratiques et protéger les victimes
L’atelier vise à harmoniser les approches judiciaires, renforcer la coopération entre les institutions concernées, et perfectionner l’utilisation des outils d’enquête spécialisés. Parmi les priorités figurent la qualification précise des infractions, la poursuite systématique des auteurs, l’application de sanctions proportionnées, ainsi que la protection des victimes, notamment via leur droit à une indemnisation équitable. Les discussions porteront également sur l’optimisation des mécanismes de coopération judiciaire nationale et internationale.
Lors de son allocution d’ouverture, M. Omar El Ghassem, Conseiller du Ministre de la Justice chargé de la coopération, du suivi et de l’évaluation, a souligné l’engagement de l’État à matérialiser les directives du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani. « Cet atelier incarne la détermination du gouvernement à concrétiser sa politique de protection des droits humains et à appliquer le plan d’action du ministère pour renforcer les capacités de ses agents », a-t-il déclaré. Il a rappelé que cet effort s’inscrit dans la lignée de la déclaration de politique générale du gouvernement, qui place la lutte contre l’exploitation humaine parmi ses priorités.
Axes de travail : Cadre juridique et innovations opérationnelles
Les participants examineront en détail le cadre juridique existant, échangeront sur les nouvelles techniques d’enquête et réfléchiront à une meilleure synergie entre les autorités judiciaires, policières et gendarmes. L’accent sera mis sur l’adaptation des pratiques aux réalités locales et aux standards internationaux, afin de répondre efficacement à la complexité croissante de ces crimes.
L’atelier rassemble des procureurs, des juges d’instruction, des présidents de cours de wilaya et d’appel, des greffiers, ainsi que des responsables sécuritaires régionaux. Parmi eux figurent des directeurs de la sûreté et des commandants de compagnie de la gendarmerie nationale issus des cours d’appel d’Aleg et de Kiffa. Cette diversité de profils garantit une approche multidisciplinaire essentielle pour endiguer ces phénomènes transfrontaliers.
En consolidant les compétences des intervenants et en créant des réseaux de collaboration solides, cet atelier marque une avancée significative dans la lutte contre les réseaux criminels. Il témoigne de la volonté des autorités mauritaniennes d’allier rigueur judiciaire et respect des droits des victimes, dans un contexte où la traite et le trafic de migrants restent des défis majeurs pour la région.