La récente élection présidentielle en Mauritanie a laissé un pays partagé entre soulagement pour sa transparence et préoccupation pour la persistance des tensions politiques. Comparée aux événements agités dans d'autres régions voisines, cette élection a été saluée pour sa gestion méthodique par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). En effet, la CENI a réussi l'exploit de publier les résultats bureau par bureau, accompagnés des procès-verbaux détaillés, un fait sans précédent dans l'histoire électorale du pays.
L'absence de recours de la part de l'opposition devant le Conseil constitutionnel est significative. Elle témoigne d'un consensus tacite sur la validité des résultats, consolidant ainsi la crédibilité de cette élection présidentielle jugée fiable par les observateurs nationaux, régionaux et internationaux. Cet aspect, la transparence du processus électoral, représente une avancée majeure dans le paysage politique mauritanien, traditionnellement marqué par des élections souvent contestées et des accusations de fraude.
Cependant, malgré cette avancée notable vers une démocratie plus transparente, les tensions persistantes font que la Mauritanie reste sur un fil tendu. La politique en Afrique, comme ailleurs, est un domaine où les enjeux sont élevés et les cheminements complexes. La Mauritanie ne faisant pas une exception, le parti au pouvoir a toujours une longueur d’avance sur l’opposition. D’autres variables abstraites entrent encore en jeu : vote tribal, communautaire, régional, etc. Mais ces facteurs abstraits peuvent jouer également en faveur de l’opposition.
Comme le disait quelqu'un, "la politique n'est pas un jeu comme le loto, facile, pas cher et qui peut rapporter gros ». La politique est plutôt une quête exigeante et longue pour faire un réel contre poids au pouvoir en place.
Des exemples historiques, tels que feu Nelson Mandela en Afrique du Sud et Abdoulaye Wade au Sénégal, rappellent que le chemin vers le pouvoir peut être long et semé d'embûches. Nelson Mandela a passé 27 années en prison avant d'accéder à la présidence, tandis qu'Abdoulaye Wade a lutté pendant 25 ans dans l'opposition avant de parvenir à la magistrature suprême. Ces figures illustrent non seulement la persévérance nécessaire pour atteindre le pouvoir, mais aussi l'importance d'une démocratie robuste et inclusive.
En Mauritanie, malgré les progrès indéniables en matière de transparence électorale, le défi réside désormais dans la consolidation de la confiance publique et la réduction des divisions politiques. La gestion satisfaisante de l'élection présidentielle par la CENI doit servir de fondation pour des réformes futures visant à renforcer les institutions démocratiques et à promouvoir un dialogue national constructif.
La communauté internationale, quant à elle, a un rôle crucial à jouer en soutenant les efforts visant à consolider la paix politique et la démocratie en Mauritanie. La stabilité politique en Mauritanie est un pilier essentiel du développement durable et de la prospérité économique dans une région déjà tourmentée par les coups d’Etat et les menaces terroristes.
Cependant, c’est avant tout aux acteurs politiques nationaux de faire les efforts nécessaires pour surmonter les défis postélectoraux, de manière inclusive et pacifique. La voie vers une démocratie pleinement consolidée en Mauritanie nécessite un engagement continu en faveur du respect des droits civiques, de la justice sociale, de la gouvernance démocratique et de l’unité nationale.