Lors du scrutin présidentiel du 29 juin 2024, le système électronique de gestion des élections, introduit par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) à travers l'application myceni.org, a joué un rôle crucial dans la garantie de la transparence du processus électoral. Cette plateforme a permis aux résultats de chaque bureau de vote, soutenus par les procès-verbaux signés par les représentants des candidats, d'être accessibles à tous les électeurs. Une telle initiative a significativement réduit la possibilité de fraude, consolidant ainsi la crédibilité des résultats.
L'analyse même de la carte des zones électorales révèle clairement que les résultats de cette élection présidentielle reflètent une logique et une crédibilité accrues. L'opposition a marqué des points importants dans ses bastions traditionnels, que ce soit dans les grandes villes ou les centres spécifiques. Cette tendance est assez symptomatique du fait que le vote en Mauritanie demeure profondément influencé par des considérations communautaires, socio-économiques et d'autres alliances circonstancielles.
Pour cette élection présidentielle 2024, le président-candidat Mohamed Cheikh El Ghazouani, qui vient d’être crédité de 56,12% des voix, avait principalement deux challengers de poids: Biram Dah Abeid, fondateur de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA-Mauritanie), 22,10% des voix, et Hamadi Sid’ El Moctar du parti islamiste Tawassoul, 12,78% des voix.
Il est important de noter, qu’après dépouillement de 100% des bureaux de vote, ces résultats, demeurent néanmoins provisoires, tant qu’ils n’auront pas été annoncés officiellement par les autorités compétentes.
Ceci étant, brandir le spectre de la contestation des résultats comme une stratégie pour troubler la quiétude des citoyens mauritaniens est non seulement une fuite en avant mais aussi une démarche contre-productive pour les opposants incriminés.
L'opposition devrait plutôt reconnaître que pour véritablement aspirer au pouvoir, elle a tout intérêt à réévaluer sa stratégie en analysant minutieusement la nouvelle carte des zones électorales. Elle doit également tenir compte du taux de participation, un facteur souvent déterminant dans l'issue des élections.
Un second tour aurait été envisageable si un ou deux des quatre autres candidats de l'opposition avaient réussi à obtenir des scores approchant les 10%, à l’image de feu Baba Hamidou Kane qui avait réussi à obtenir un score de 8,71% des voix lors de l’élection présidentielle de 2019. Finalement, cela n'a pas été le cas, faute de leadership de ces candidats qui ont été incapables de fédérer autour d’eux assez de voix pour faire la différence.
L'élection présidentielle de 2024 a non seulement mis en lumière de nouvelles dynamiques politiques et sociales dans le pays, mais elle a également montré l'importance de la transparence électorale et de l'engagement citoyen. L'avenir politique de la Mauritanie dépendra de la capacité des différents acteurs politiques à naviguer dans ce paysage complexe et à répondre efficacement aux aspirations diversifiées de la population.
Alors que la Mauritanie avance résolument vers son avenir politique, il est crucial que tous les acteurs politiques continuent à œuvrer pour renforcer la transparence et la légitimité des processus électoraux, tout en respectant les principes démocratiques fondamentaux.