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Un bond phénoménal de 14,3% grâce au gisement gazier GTA
La Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds monétaire international (FMI) avaient précédemment prévu que le Sénégal deviendrait le leader de la croissance en Afrique en 2023, grâce à l'exploitation du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Cependant, un nouveau rapport indique que d'ici 2025, ce sera la Mauritanie qui s'imposera comme le champion africain de la croissance, avec un taux de croissance économique sans précédent de 14,3%.
Cette progression remarquable est largement attribuable aux réserves de gaz partagées avec le Sénégal, notamment le champ GTA, situé à la frontière maritime entre les deux nations. Alors que le Sénégal compte environ 17 millions d'habitants, la Mauritanie, avec une population d'environ 5 millions sur un vaste territoire de 1 030 700 km², est en passe de connaître une accélération significative de son PIB, en particulier du PIB par habitant.
Actuellement, Nouakchott ne figure pas en tête des classements de croissance africains, mais cette situation est susceptible de changer rapidement. En attendant 2025, la Mauritanie doit se contenter d'un taux de croissance de 5,1% pour l'année en cours, selon le FMI, un chiffre déjà enviable pour de nombreux pays africains. Mais c'est le taux de 14,3% prévu pour l'année prochaine qui retient particulièrement l'attention.
Felix Fischer, chef de la mission d'experts du FMI en Mauritanie, a déclaré fin octobre que la production de gaz sur le champ GTA devrait débuter au premier semestre 2024, avec des exportations commençant dans la seconde moitié de l'année. Cette évolution contribuera positivement à la croissance du PIB mauritanien dès 2024.
Fischer a souligné que la production de gaz atteindrait sa pleine capacité en 2025, ce qui aurait un impact majeur sur l'économie. « Nous prévoyons une croissance économique de 14,3% en 2025, lorsque les exportations de gaz représenteront 11,6 % du total des exportations du pays », a-t-il ajouté.
La gestion du champ GTA a été confiée aux géants de l'énergie BP et Kosmos Energy. La production initiale est estimée à 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, avec des prévisions d'augmentation à 5 millions de tonnes d'ici 2027 et 10 millions de tonnes à partir de 2030.
La Mauritanie s'apprête également à exploiter le gisement de Bir Allah, exclusivement situé dans ses eaux territoriales et dont les réserves sont estimées à 80 000 milliards de pieds cubes. Ce développement positionnera le pays comme une puissance gazière émergente, comparable aux monarchies du Golfe, marquant une transformation spectaculaire pour le pays.
Cet essor économique prévu pour la Mauritanie soulève des questions sur les implications régionales et le potentiel de transformation sociale et économique au sein du pays. La gestion des revenus gaziers et leur répartition équitable restent des défis cruciaux pour assurer un développement durable et inclusif.