Le FCFA gagne en popularité au Nigeria et au Ghana face à la dévaluation du naira et du cedi | Mauriweb

Le FCFA gagne en popularité au Nigeria et au Ghana face à la dévaluation du naira et du cedi

mer, 03/01/2024 - 11:28

Le franc CFA, monnaie utilisée dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, attire l'attention au Nigeria et au Ghana. Alors que ces deux pays représentent environ 60% du Produit Intérieur Brut (PIB) de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la stabilité et la facilité de convertibilité du franc CFA contrastent fortement avec la chute du naira nigérian et du cedi ghanéen.

 

À Accra, la capitale du Ghana, les voyageurs en provenance de Lomé ou d'Abidjan peuvent échanger 1000 francs CFA à un taux avantageux, presque équivalent à celui du dollar américain. Au Nigeria, la demande pour le franc CFA est encore plus marquée en raison de la rareté des liquidités en nairas et de la forte dépréciation de cette monnaie. À Lagos, 1000 francs CFA peuvent se vendre pour jusqu'à 1875 nairas.

 

Pourtant, dans les pays de la zone franc, le franc CFA est souvent perçu comme un symbole de l'influence économique française, suscitant des controverses.

 

 

Ce regain d'intérêt pour le franc CFA au Nigeria et au Ghana s'explique par sa convertibilité aisée et sa valeur relativement stable. Néanmoins, cela ne signifie pas un renversement des forces économiques dans la région. Le Nigeria et le Ghana, malgré leurs économies affaiblies, représentent toujours 61% du PIB de la CEDEAO et de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

 

Le cedi ghanéen et le naira nigérian ont perdu jusqu'à 90% de leur valeur par rapport au dollar, tandis que le franc CFA a vu sa dépréciation se limiter à 19%. Par rapport à l'euro, la monnaie de la zone Franc CFA est restée stable, contrairement au cedi et au naira, qui ont chuté de plus de 79% en moyenne.

 

Cette appréciation relative du franc CFA entraîne une distorsion des prix dans les villes frontalières de l'UEMOA, affectant particulièrement les populations rurales aux revenus limités. Pour l'instant, il n'y a pas d'indication que les banques centrales des trois zones économiques collaborent sur cette problématique