AMI - L’Assemblée nationale a approuvé, au cours, d’une plénière, tenue aujourd’hui sous la présidence, de M. Ali Ould Ould Dewla, son vice-président, quatre projets de lois liés à la contribution au financement de l’’approvisionnement en eau de la ville de Kiffa, d’appui au développement et à l’innovation dans le secteur agricole.
« Afin de surmonter le problème du défit hydraulique au niveau de certains villages et villes situés dans les wilayas du Guidimagha et de l’Assaba, le gouvernement a conçu, en coopération avec ses partenaires, le projet d’approvisionnement en eau de la ville de Kiffa, en eau potable à travers l’eau de surface du fleuve Sénégal », a affirmé le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs, M. Ousmane Mamadou Kane.
Le financement total du projet est de 320 millions de dollars américains répartis entre l’État mauritanien, le Fonds OPEP, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, le Fonds d’Abu Dhabi, la Banque Islamique de Développement, le Fonds Saoudien de Développement, le Fonds arabe pour le développement économique et social, a ajouté le ministre.
Le ministre a ajouté que le présent projet de loi concerne la contribution du FADES dans le financement du projet par un prêt de 35 millions de dollars américains (qui représente environ 1,231 milliard de nouvelles onces) et qui sera décaissé sur une période de 32 ans, dont 7 ans, comme une période de grâce, avec un taux d’intérêt de 2% par an sur les montants retirés et non payés.
« Le projet d’approvisionnement en eau de la ville de Kiffa est considéré comme l’un des projets les plus importants mis en œuvre dans le pays », a-t-il poursuivi, mettant en exergue les efforts incessants déployés par le gouvernement pour assurer la transparence d’exécution de ces projets et pour atteindre des résultats de plus en plus meilleurs.
L’approche adoptée dans le projet actuel est différente de celles des projets précédents, puisque celui-ci approvisionnera les villes et les villages situés le long de futur pipeline de transport d’eau à partir du fleuve d’une part et du fait qu’il couvrira les besoins en eau des localités sises dans les zones situées dans les alentours de la ville de Kiffa, d’autre part, a indiqué M. Kane.
L’État œuvre, pour ce qui concerne le projet de loi n ° 001-23 lié à l’accord de prêt signé entre la République islamique de Mauritanie et la BID, relatif à l’approvisionnement de la ville de Kiffa en eau potable, afin de réaliser le développement durable et de résoudre le problème de l’eau potable et de l’assainissement, a dit le ministre,
Il a inscrit l’accord dans la politique du gouvernement dans le secteur de l’eau dans le souci de préserver l’infrastructure existante, d’une part, et la modernisation et l’élargissement du réseau d’eau, d’autre part.
Il a dit que certaines régions du pays sont confrontées depuis l’indépendance à des déficits hydrauliques en raison de leur présence dans des zones arides et du phénomène de l’enclavement, d’où l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour les désenclaver et faciliter l’accès de tous les citoyens aux services hydrauliques.
Le dilemme de l’eau a été surmonté au niveau de certains wilayas, mais reste posé et d’acuité au niveau de certains villages et villes situés dans les wilayas du Guidimagha et de l’Assaba, qui souffrent de multiples problèmes en termes d’approvisionnement en eau potable , principalement liés à l’insuffisance des ressources en eau souterraine, tant en termes de qualité et que de quantité, a ajouté M. Kane.
Selon le ministre, le gouvernement dans sa volonté de surmonter ce problème, a conçu avec ses partenaires le présent projet, qui permettra d’alimenter en eau les villes et villages situés entre Gouraye et Kiffa, à partir des eaux de surface du fleuve Sénégal, à une distance de 253 km et qui représente l’unique source abondante et renouvelable
Le projet comprend la construction d’une prise d’eau en béton armé sur la rive du fleuve (source d’eau) et d’une usine de traitement de l’eau d’une capacité maximale de 50 000 m3/ jour, pour couvrir les perspectives du projet à l’horizon 2050.
Il prévoit, aussi, trois pompes principales pour puiser l’eau, trois principaux réservoirs terrestres en béton et un pipeline principal pour le transport de l’eau vers la ville de Kiffa, d’une longueur de 250 km d’environ, de canalisation secondaire d’approvisionnement des châteaux d’eau et des réseaux de distribution d’eau.
La fourniture d’une station de traitement et d’usines de pompage fonctionnant à l’électricité, d’un laboratoire d’eau, la fourniture et l’installation de générateurs de réserve, la création d’un système de surveillance et de contrôle des installations est prévue dans le cadre du projet.
Le financement total du projet, qui s’élève à 320 millions de dollars américains, comme suit :
– L’État mauritanien : 10 millions de dollars américains,
– OPEP : 40 millions de de dollars américains,
– FKDEA : 65 millions de de dollars américains,
– Fonds d’Abu Dhabi: 30 millions de dollars américains,
– Le FSD: 100 millions de dollars américains;
– FADES: 35 millions de dollars américains,
– – BID: 40 millions de dollars américains (à travers le financement vente pour un prêt normal, pour financer le transport de l’eau de la station de pompage 2 au réservoir 2, en plus de l’audit financier du projet).
La BID contribue au financement du projet par un prêt de 600 millions ouguiyas nouvelles environ, qui sera décaissé sur une période de 25 ans, dont 7 ans, comme une période de grâce, avec un taux d’intérêt de 1,5 % par an sur les montants tirés du prêt et non payés.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la généralisation et de l’amélioration des services de base qui sont directement liés au développement économique et social et qui sont inclus dans le programme intégré “Taahoudati” avec à sa tête l’eau, a précisé le ministre.
Au plan technique, le ministre a déclaré que l’expertise nécessaire pour le succès du projet dont la période de réalisation est fixée à 36 mois, a été prise en compte, ce qui permettra de régler le problème de la soif au niveau de toutes les villes et de tous les villages le long du futur pipeline de transport de l’eau depuis Gouraye jusqu’à Kiffa, y compris Hassi Chegar, Ould Yenjé et Kankoussa . « Il prendra en compte les besoins des localités situées dans les alentours de la ville de Kiffa »
« En ce qui concerne le projet de loi n ° 002-23 lié à un accord-cadre (financement de vente à terme) signé entre la République Islamique de Mauritanie et la Banque Islamique de Développement, qui est destiné à contribuer à l’approvisionnement de la ville de Kiffa en eau potable.
Il porte sur une contribution de la BID au financement du projet, déjà évoqué en détail dans les présentations précédentes, consistant en un prêt de 940 millions MRU, remboursé sur 20 ans, dont 4 ans de différé, en plus d’une marge bénéficiaire de 1,65 % annuellement », a ajouté M. Kane.
Répondant à la question relative à l’endettement extérieur, le ministre a dit : les niveaux de pauvreté généralisée et le besoin d’accès des citoyens aux services de base nécessitent davantage d’efforts pour mobiliser des fonds, tout en veillant à préserver les équilibres de l’économie nationale, mettant en exergue, la priorité accordée depuis les premières heures à la gestion de la dette mauritanienne par Son Excellence le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Grâce aux efforts internes d’une part, et à l’appui de certains partenaires dans la gestion des dettes extérieures d’autre part, cette dette est estimée à 42% du PIB en l’an 2022, a-t-il indiqué,
Il a dit que le financement de ces projets par le biais de prêts nécessite qu’une attention particulière soit portée à leur mise en œuvre, au respect des délais d’exécution et de prise en compte des normes techniques requises, afin d’assurer l’atteinte des objectifs visés, au premier rang desquels l’accès des citoyens dans les plus brefs délais à ces services publics.
Le ministre a rassure sur la qualité nécessaire garantissant la durabilité le plus longtemps possible de ces infrastructures et afin que ces projets soient pas un outil de développement et non un multiplicateur de l’endettement.
A propos du projet de loi n° 23-003 relative à la convention signée entre la République Islamique de Mauritanie et l’Association Internationale de Développement dédiée au financement du projet d’appui au développement et à l’innovation dans le secteur agricole, le ministre a dit : notre pays jouit d’un potentiel agricole relativement important, toutefois, de nombreuses terres arables sont actuellement inexploitées ou le sont insuffisamment.
Cela et dû à plusieurs facteurs, tels qu’une gouvernance foncière inappropriée, le manque d’eau et des pratiques et technologies inefficaces.
Autant de facteurs qui ont conduit le gouvernement, sur instruction de Son Excellence le Président de la République, à faire de ce secteur une de ses priorités, a ajouté le ministre.
Il a ajouté que la vision du gouvernement dans le domaine de l’agriculture est fondée sur l’appui au développement apporté aux communautés locales en mettant l’accent sur la petite agriculture, l’investissement social et la réduction de la pauvreté au niveau local, d’une part et le développement de zones d’opportunités de croissance agricole, à travers l’utilisation productive et intensive des terres par les propriétaires de grandes exploitations en partenariat avec les propriétaires de petites exploitations qui y les exploitent, d’autre part.
« Cette stratégie contribuera à relancer l’agriculture dans certaines zones du pays, dans le but de réduire le déficit alimentaire sur le marché local et d’exporter vers des marchés spécialisés, ainsi que de préserver et de soutenir les ressources environnementales, a poursuit M. Kane.
Selon le ministre, ce projet soutiendra les objectifs du gouvernement dans le cadre du Plan national de développement agricole, du Plan national de développement de l’élevage et de la Stratégie de développement des ressources foncières. « Il soutient, également, son engagement à accroître les investissements dans les ressources en eau comme il renforcera et soutiendra la préservation des terres gérées par les communautés et la commercialisation de l’agriculture, afin de réaliser des gains de productivité, d’améliorer la sécurité alimentaire, de renforcer la résilience et d’améliorer les écosystèmes ».
Le projet comprend les composantes suivantes :
– Aménagement et conservation des terres à l’initiative des collectivités locales, tout en mettant l’accent sur le renforcement des capacités productives et la résilience des populations dans les sous-bassins ciblés ;
– L’agriculture commerciale inclusive, qui se concentre sur la production intensive à grande échelle dans le cadre de l’agriculture irriguée dans les zones d’opportunités de croissance agricole ;
– La gestion, le suivi et l’évaluation de projet ;
– L’intervention urgente afin de répondre immédiatement aux crises d’urgence, au besoin.
Le Département dispose d’une stratégie intégrée pour résoudre tous les problèmes soulevés, a rassuré le ministre.
« Le prêt en cours s’élève à cinquante millions de dollars américains, soit un milliard neuf cents millions ouguiyas anciennes environ et sera remboursé sur trente ans, dont un différé d’amortissement de cinq ans, à un taux d’intérêt de 1,25 % annuellement sur le solde prélevé et une commission de service de 0,75 % annuellement sur le solde prélevé et une commission d’engagement de 0,5 % annuellement sur le solde non tiré du financement », a souligné le ministre, déclinant ses deux axes principaux comme suit:
– Volet de l’agriculture pluviale,
– Voler de l’agriculture irriguée
Concernant le volet pluvial, le projet découle de l’importance de cette composante sociale et économique et de son impact sous l’effet des changements climatiques, avec des rendements moindres, le renoncement des citoyens à ce sous-secteur et l’exode rural, en particulier de la main-d’œuvre des jeunes et des femmes, a dit M. Kane,
Pour le ministre, le projet vise à augmenter la production dans ces zones et à fournir des emplois semi-permanents, puisque l’agriculture pluviale est clôturée dans quelques mois (la saison d’automne), affirmant que cela se fera grâce à la maitrise de l’eau. « A travers les barrages et l’introduction de nouvelles technologies de conservation de l’eau, les agriculteurs puissent semer à l’automne, puis planter par la suite des légumes en utilisant l’eau stockée, ce qui permettra la fourniture de fourrages et la création d’autres activités génératrices de revenus ».
Le ministre a noté que le projet contribuera à augmenter les superficies cultivées et à fournir des semences et des conseils agricoles.
Quant au volet irrigué, il visera la création d’un partenariat tripartite entre l’Etat, la population et l’investisseur national et étranger, afin que les terres soient utilisées d’une manière optimale à travers la diversification agricole afin d’atteindre l’autosuffisance puis l’exportation du surplus du produit national à l’étranger, a indiqué le ministre.
Il a ajouté que le projet ouvrira, également, la porte à l’emploi des jeunes, au stockage et au transfert des produits agricoles ; ce qui aura un impact positif sur l’emploi des jeunes et des femmes d’une part et l’appui des coopératives et associations locales, afin d’atteindre le développement économique et social souhaité, d’autre part.
Les députés ont apprécié dans leurs interventions, les importants projets de loi visant à contribuer à l’approvisionnement de la ville de Kiffa en eau potable et à soutenir le développement et l’innovation dans le secteur agricole.
Ils ont rappelé qu’il intervient en réponse au besoin urgent des habitants de la zone dans laquelle le projet est exécuté, qualifiant le soutien multipartite dudit projet, de preuve de la capacité du gouvernement à acquérir la confiance des bailleurs dans le financement de projets de la dimension et de l’importance du projet d’approvisionnement de la ville de Kiffa en eau.
Ils ont insisté, ensuite, sur la nécessité de mettre en œuvre le projet conformément aux critères adoptés dans ce domaine afin d’atteindre les objectifs souhaités, mettant en exergue l’importance de toutes les localités traversées ou situées dans les environs du pipeline de transport d’eau pour bénéficier des services du projet.
Les députés ont rappelé dans le même contexte la nécessité de corriger les cas de négligence constatés dans des projets similaires et antérieurs ayant ignoré le besoin de ces villes et villages traversés par ces installations, les exposant ainsi à la soif.
Ils ont affirmé également la nécessité d’atteindre la sécurité alimentaire, de soutenir les citoyens dans le domaine de l’agriculture, d’assurer l’équité au profit des propriétaires des coopératives, de leur fournir des semences et tous les moyens nécessaires afin d’obtenir le plus grand avantage possible, appelant à régler les conflits fonciers, à soutenir les coopératives féminines pour développer l’agriculture et de travailler pour atteindre l’autosuffisance dans le domaine alimentaire.
Egalement, ils ont souligné l’importance de faire la différence entre le simple agriculteur et l’investisseurs, à œuvrer afin d’exploiter le plus grands nombre de terres arables et à résoudre le problème de la propriété foncière.
Les députés ont mis en exergue l’importance d’adopter un mécanisme approprié qui permet une meilleure utilisation des projets de développement exécutés dans divers domaines, en tenant compte de la dette lors de la prise de prêts et en s’interrogeant sur le pourcentage de dette du produit interne brut.