Les autorités turques ont choisi la journée du 25 mai pour communier avec les africains sa célébration dans la mégapole d’Istanbul. Il s’agit de 80 journalistes représentant 45 pays du Continent que la Turquie prend à témoin de « sa volonté sincère » de booster davantage la coopération entre les deux parties et à former bloc contre « la désinformation » et « la manipulation » venues de l’Ouest.
Des sujets d’acuité !
Plusieurs sujets d’actualité comme les « Défis post-pandémie dans le journalisme », « Le journalisme assiégé par le numérique », « Les femmes dans le journalisme », « Remettre en question les récits conventionnels de la narration africaine », « (Dés) ordres international dans une époque de crise persistante », « Les entreprises turques en tant que partenaires de solutions » sont, pour ce faire, battues en brèche.
Le ton en a été, en tout cas, donné, solennellement, mercredi, par le directeur de la Communication à la présidence turque, Fahrettin Altun qui présidait à l’ouverture du «Turkiye Africa Média Summit» et qui a rappelé que l’événement n’était pas fortuit mais bien la conséquence du respect de l’engagement de son pays et son président Recep Tayyip Erdoğan lors du 3ème Sommet du Partenariat Turquie-Afrique en décembre 2021 pour une plus grande synergie entre la Turquie et l’Afrique dans le domaine des médias et de la Communication. La Turquie s’impose, dans doute, comme un acteur majeur en dans le monde. Le sommet organisé à l’occasion de la journée de l’Afrique vise, comme annoncée par elle, à renforcer l’amitié afro-turque et à ébaucher les opportunités de coopération dans le domaine des médias.
Fahrettin Altun invite, dans ce cadre, les médias africains à jouer le rôle qui est le leur dans leurs différents pays et à se préparer à riposter à l’Occident accusé d’abuser de sa posture de domination par la maitrise des technologies modernes de communication pour ternir et défigurer, via ses médias, l’image, non seulement de la Turquie, mais également celle de l’Afrique.
Pour lui, les images véhiculées par les médias occidentaux sont tronquées et ne renseignent ni sur la réalité du continent africain, encore moins sur celles de son pays qui, assure-t-il, est la cible d’une campagne orchestrée et dont les agendas camouflés, cherchent à le discréditer, pour lui faire ombrage. Mais ce n’est qu’une peine perdue, martèle le responsable turc qui invite les médias africains à ne pas accepter cette préséance des médias occidentaux sur un continent qu’ils ignorent, pour la plupart, et dont les pamphlets reflètent une mentalité néo-coloniale. Fahrettin Altun a, dans ce cadre, parlé de la maitrise par son pays de médias puissants et qui diffusent dans plusieurs langues pour donner une vue et une dimension réelles des développements que connait la Turquie loin des clichés et stéréotypes des médias occidentaux.
Pour le responsable turc, le seul souhait de la Turquie est de développer avec l’Afrique, qui a un « énorme potentiel et des ressources naturelles riches et abondantes », «un partenariat gagnant-gagnant », un partenariat « sincère» et respectueux loin de l’implication dans les affaires intérieures des Etats comme certaines puissances le font sous de fallacieux prétextes de principes qu’ils ne respectent pas eux-mêmes. Ce modèle de partenariat que la Turquie propose aujourd’hui à l’Afrique est sous-tendu par la présence désormais forte présence des représentations diplomatiques et commerciales du pays sur le continent africain ; mais aussi par des liens « amicaux et pacifiques » que souligne Fahrettin Altun. Et la Turquie semble s’être donné aujourd’hui les moyens de son ambition avec 45 ambassades en Afrique et 37 ambassades africaines qu’elle héberge. Pour le directeur de la communication de la présidence turque son pays finance 1700 projets de développement conjoints avec l’Afrique alors que les échanges économiques sont évalués à 25 Milliards usd. L’ambi des deux parties est de les hisser à 50 Milliards dans un proche avenir. Mais c’est surtout la volonté politique et le leadership du président turc Recep Tayyip Erdoğan, par ses tournées sur le Continent, qui donnent une dimension nouvelle de l’agenda stratégique de la Turquie sur le continent. La coopération va aussi loin que Turkish Airline déploie ses ailes en Afrique. Le pays est aussi connu sur le continent grâce à des institutions comme l’Agence turque de coopération et de coordination, la Fondation éducative Maarif ou encore l'Agence Anadolu.
A noter qu’après l’ouverture officielle du sommet, plusieurs panels ont été successivement menés pour baliser les possibilités et points d’ancrage d’une telle coopération pour donner une autre image de l’Afrique et de la Turquie dans leurs médias respectifs.
Nous y reviendrons
JD
Istanbul