D’après les humanitaires, la crise climatique, l’insécurité, les coûts élevés du transport, la covid-19 et les récentes sanctions de la CEDEAO contre le Mali ont exacerbé l’insécurité alimentaire au Sahel et dans le bassin du lac Tchad. Plusieurs initiatives sont menées pour endiguer ce phénomène.
L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a obtenu près de 2 milliards de dollars de promesses de financement de la part de la Communauté internationale, afin de lutter contre l’insécurité alimentaire au Sahel et dans la région du lac Tchad. L’information a été rendue publique par l’organisation le jeudi 7 avril, via un communiqué de presse sur son site Internet.
Ces fonds représentent près de la moitié de l’appel humanitaire lancé par la FAO. Ils sont destinés à augmenter l'aide d'urgence et à renforcer « la résilience des personnes vulnérables et des systèmes agroalimentaires » dans les régions concernées. Ils comprennent en partie un fonds d’aide humanitaire européen de 72,9 millions de dollars et un financement à long terme (2021-24) visant à « apporter une réponse d'aide au développement à long terme à la crise alimentaire structurelle dans les sept pays les plus touchés ».
D’après le directeur général adjoint de la FAO, Laurent Thomas (photo), cette aide permettra de répondre aux besoins humanitaires de 41 millions de personnes, cette année. Il a également appelé à plus d’« efforts significatifs » au risque de voir « les niveaux de faim aiguë » augmenter. L’UE estime qu’actuellement 29,5 millions de personnes vivant dans les zones concernées par le projet ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
« Il est absolument urgent de réinvestir dans la production alimentaire locale en même temps que dans l'aide alimentaire humanitaire et les filets de sécurité. Investir dans la sauvegarde des moyens de subsistance agricole aujourd'hui, c'est sauver la vie de millions de personnes demain. Les pays de la région du Sahel doivent investir pour rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables », a fait savoir M. Thomas.
Notons qu’en l’espace de quatre années, soit de 2019 à 2022, le nombre de personnes en état d’insécurité alimentaire aiguë est passé de 10,8 millions à 40,7 millions. La FAO précise que « des millions d'autres risquent de glisser vers une situation de crise ou pire ».
Jean-Marc Gogbeu (https://www.agenceecofin.com/social/1204-96601-pres-de-2-milliards-d-eng...)