ALAKHBAR (Nouakchott) - L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a appelé, dans une longue lettre adressée mercredi au peuple mauritanien, ses concitoyens à se fédérer autour du parti Ribat pour les Droits et le Renforcement des Générations, dirigé par l’homme politique et militant anti-esclavagiste, Saad Ould Louleid. L'ex-chef de l'Etat, qui intervient pour la première fois après son inculpation et placement sous contrôle judiciaire dans une affaire de mal gouvernance et de détournements de fonds publics le 13 mars dernier, promet de poursuivre son projet de construction d’une "Mauritanie nouvelle" et s’attaque à l’opposition et au "soi-disant majorité" auxquelles il impute la responsablité des maux de la Mauritanie.
Mohamed Ould Abdel Aziz estime que le pouvoir de son successeur le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazounai est entaché de "corruption", de "clientélisme" et de "népotisme".
Il considère également que l’unité nationale est "menacée" et que la Mauritanie connaît un "recul" dans la démocratie et dans les libertés individuelles et collectives.
L’ex-président souligne aussi ce qu’il qualifie de "tâtonnement et d'absence de stratégie claire" dans la lutte contre la pandémie de la COVID-19.
Mohamed Ould Abdel Aziz dénonce encore la "hausse vertigineuse" des prix des produits de base et des denrées alimentaires qui constitue selon lui "un lourd fardeau sur les pauvres et sur les plus vulnérables".En août 2020, l’ex-président a tenté un premier rapprochement du Parti Unioniste Démocrate Socialiste (PUDS) qui a été par la suite suspendu par le Ministère de l’Intérieur pour tenue de congrès jugé illégal.
Mohamed Ould Abdel Aziz avait créé durant ces années de pouvoir (2008-2019) le parti Union Pour la République (UPR) qui s’est finalement rangé du côté de l’actuel président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans le différend qui opposait les deux hommes autour de la « référence du parti ».
Arrivé au pouvoir suite au coup d’Etat du 6 août 2008, Mohamed Ould Abdel Aziz a été élu en juillet 2009 et réélu en juin 2014 avant de quitter le pouvoir aux élections de 2019 qui marquent la première alternance démocratique en Mauritanie.