L’ex Colonel Oumar Ould Beibacar est décédé mardi 24 novembre courant dans la capitale française, Paris, où il bénéficiait depuis quelques temps d’un suivi médical, après une détérioration de son état de santé, a appris CRIDEM.
Cet ancien officier des années 80 qui a brillé par ses témoignages sur le régime d’exception notamment sur le mouroir de Oualata, avait été arrêté en novembre 2015, sous le magistère de l’ex Chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz, pour ce que certains défenseurs des droits ont appelé ses écrits relatifs aux exactions extrajudiciaires des années 90, qui avaient été à l’origine de bien de révélations.
Selon son avocat Me Brahim Ould Ebetty, "M. Ould Beibacar a été arrêté le 28 novembre après une conférence sur ce drame (pendaison de 28 militaires à Inal".
Il a été inculpé et mis sous contrôle judiciaire pour "incitation à la haine ethnique et raciale" et "incitation à l'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat", avait Me Brahim Ould Ebetty après cette arrestation.
M. Ould Beibacar avait été interpellé au sortir d'une conférence qu'il donnait au siège d'un parti d'opposition, l'Alliance pour la justice et la démocratie (AJD/MR) sur le thème "Inal a-t-il définitivement entaché le 28 novembre?", en référence à la pendaison dans cette localité du nord du pays de 28 militaires négro-africains.
Accusés de tentative de coup d'Etat sous le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), ils avaient été exécutés le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l'indépendance, lors d'une période de fortes violences communautaires, rappelle-t-on.
Le colonel à la retraite avait également fait le même jour une déclaration sur la radio RFI dans laquelle il estimait que le drapeau mauritanien était "entaché de sang" et que l'organisation des défilés militaires dans la région, non loin d'Inal "constituait un défi" aux proches des victimes.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme avaient également dénoncé ces exécutions, réclamant justice et réparation.
Du Groupement Régional N°1 de Néma qu’il commandait en 1988, au ministère de l’intérieur à Nouakchott, où il exerçait la fonction de Conseiller du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, 27 ans se sont écoulés. Le lieutenant Oumar est devenu colonel et a occupé de hautes et importantes fonctions.
( إِنَّا لِلَّٰهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ)
Par La rédaction de Cridem