Le 12 juillet Mohamed Ould Abdel Aziz posait la première pierre du quai des gardes côtes à Nouadhibou. On sait que la construction de l’infrastructure est financée par l’Allemagne à hauteur de 18 millions € soit plus de 7,2 milliards d’ouguiyas.
On sait que le contrat de réalisation du projet est attribué. Mais ce que l’on connait moins c’est le nom de l’entreprise adjudicataire du contrat, et les conditions dans lesquelles elle a remporté le marché. Le cas n’est pas isolé.
Dans les derniers jours de l’ère de Mohamed Ould Abdel Aziz la commande publique était en proie à une véritable pagaille. Les exemples qui illustrent cela ne manquent pas.
Le 20 août 2018, la Somelec lançait un appel d’offres pour le lot principal du projet d’interconnexion électrique Nouakchott (Mauritanie)/Tobene (Sénégal).
Il s’agissait pour la société de recruter une entreprise qui sera chargée de la conception, la fourniture et l’installation d’une ligne de transport électrique de haute tension (225 kilo volts) entre Nouakchott et Keur Pèr localité mauritanienne située à la frontière avec le Sénégal.
Quand il s’agit d’attribuer un marché, la Somelec d’habitude prend tout son temps. Entre l’ouverture des offres techniques, celle des plis financiers et l’attribution définitive des projets, elle met des mois à prendre une décision. Mais sur ce coup ci tout s’est déroulé sur une cadence infernale.
En effet le 8 juillet 2019, la Société mauritanienne d’électricité procède à l’ouverture des offres financières des entreprises en lice.
Le 17 juillet 2019, elle attribue le projet provisoirement. Et le 25 juillet 2019 elle attribue définitivement à l’indien Kalpa-taru représenté par un homme proche du palais présidentiel. Montant du contrat : 40 millions de dollars et 1,5 milliards d’ouguiyas soit un montant global de plus de 16 milliards d’ouguiyas.
En 2014, le ministère de l’Equipement et des Transports décide de la réhabilitation de la route Boutilimitt / Aleg à l’horizon 2019. En mars 2019 le ministère de l’Economie et des Finances arrive à glaner financement auprès du FADES.
Normalement on doit s’attendre au lancement d’un appel d’offres, à une ouverture des offres techniques puis des offres financières. Mais au lieu de cela on apprend que le marché est attribué le 29 juillet 2019.
Des entreprises étaient elles en concurrence pour le contrat ? Si oui, à combien s’élève l’offre financière de chaque société? Où bien s’agit-il d’un contrat de gré à gré ? On a posé la question à la Commission de passation des marchés publics chargée du secteur des infrastructures.
Celle-ci nous a renvoyés à la Direction générale des infrastructures qui à son tour nous a renvoyés à la Commission de passation la Commission de passation des marchés publics chargée du secteur des infrastructures.
Une chose est sûre le ministère de l’Equipement et des Transports a attribué le projet dans la plus grande précipitation à ATTM filiale de la SNIM et à la société Grands travaux de Mauritanie (GTM) propriété de la famille Wedady.
ATTM travaille dit-on avec une logistique louée à un homme proche du palais présidentiel. Quant à la famille Wedady, elle est proche de Mohamed Ould Abdel Aziz. Montant global du contrat routier : environ 13 milliards d’ouguiyas
Le mardi 23 juillet 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz pose à Keur Macène, la première pierre pour la construction d’une ligne électrique haute tension de 225 kilovolts reliant Nouakchott et Keur Macène et les centrales de transformation qui s’y rapportent.
Le président dévoile la plaque commémorative du projet, s’informe sur les données relatives dudit projet, écoute des explications sur ses composantes, ses caractéristiques, ses perspectives et ses répercussions positives sur la région. Coût du projet qui sera réalisé sur 18 mois : 16,3 milliards d’ouguiyas.
C’est cela que dit en substance l’Agence mauritanienne de l’information (AMI) sans décliner l’identité de la société qui sera chargée de son exécution. Ce qui laisse supposer que le contrat a été déjà attribué dans la plus grande opacité.
S.C (Initiativesnews)