Si le départ de Mohamed Ould Abdel Aziz du palais n’est plus le sujet dominant comme cela l’était il y a quelques mois, l'arrivée de son successeur Ould Ghazouani, l'est aussi moins que ce qu'aura laissé le régime sortant après 10 ans de gestion controversée des ressources financières du pays.
Les mauritaniens auront-ils droit à la vérité sur l'état du trésor public, et de tous les portefeuilles économiques et financiers. Que dire des zones d'ombres qui ont suscité la polémique au parlement au sujet de certains dossiers non élucidés sur des présumés scandales ou encore de certains grands domaines du patrimoine foncier public.
Ces questions parmi tant d'autres attendent des réponses plus précises .Comment les futures autorités vont-elles s'attaquer à tout ce passif relevant de la coterie politique de Mohamed Oulf Abdel Aziz.
Ces hommes qui ont participé à la machine de "guerre" d'un pouvoir qui pensé avoir géré le pays de la plus belle manière faisant table rase des œuvres précédentes, tout en estimant que la Mauritanie n'a connu la lumière qu'en 2008. Mohamed Ould Ghazouani sait-il par quel bout commencer ou recommencer pour entamer une gestion vertueuse des affaires publiques ou se contenterait-il de s'inscrire dans la continuité de l'action de son prédécesseur le temps de se forger un style personnel?
Il doit bien se garder de tomber dans des pièges fatals dont : le retour des dinosaures déjà à l'affût avant même l'investiture ; ensuite, le "compostage" de l'ancien personnel pour le réinjecter dans le prochain dispositif tant protocolaire que technique sauf par recours à des critères de compétence. Il importe, au-delà des vieilles considérations anachroniques de dosage tribalo-régional de faire appel à de nouveaux paradigmes soutenant la construction d'une économie au service du développement. Étant entendu que le prochain gouvernement doit refléter l'image la plus inclusive possible en termes de compétence et d'intégrité.
Le signal doit être visible dès à présent pour donner des raisons d'espérer pour sortir des sentiers battus. En ratant ce premier test du nouveau maître des lieux, Ghazouani entendra les gazouillis de la contestation précoce.
Sa personnalité est à l'épreuve des défis pour démontrer sa force de frappe qui doit commencer par poser les actes d’un artisan d'une Mauritanie unie et riche de ses différences. Un projet qu'il faut traduire dans la réalité. Si les chantiers sont nombreux le commencement doit être l’unité nationale. Dans un pays multiculturel le pari est de taille. Car sans unité nationale, point de stabilité et de développement.
Il ne suffit pas seulement de l’inscrire dans un programme de campagne mais de l’appliquer. Loin des schémas artificiels et propagandes trompeuses.
CTD Le Rénovateur