Jugé depuis janvier pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, l'opposant congolais André Okombi Salissa, ancien proche du président Denis Sassou Nguesso, a été condamné mercredi à 20 ans de travaux forcés par la Cour criminelle de Brazzaville conformément au réquisitoire du ministère public, ont rapporté des médias locaux.
"Les faits de la cause étant suffisamment acquis à l’encontre d’André Okombi Salissa, il ne vous reste qu’à entrer dans une condamnation, vu la clarté et la concordance des faits. Qu’il vous plaise d’accuser Okombi Salissa, au titre d’auteur principal, à 20 ans de travaux forces", a requis le procureur général Michel Oniangué, cité par le journal en ligne, Mambu.com.
Quelques minutes plus tard, le président de la cour criminelle de Brazzaville, le juge Christian Oba, a prononcé le verdict condamnant Okombi et trois de ses complices "à 20 ans de travaux forcés chacun" pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État, détention illégale d’armes et munitions de guerre.
"J’ai assez parlé pour prouver mon innocence. Je me soumets à votre conviction. Que vous me condamniez à 20, 30 ou 40 ans, j’assume parce que je suis citoyen congolais", a déclaré après sa condamnation, Salissa (56 ans), qui conteste depuis 2016 la victoire à la présidentielle de son ancien mentor , Dennis Sassou Nguesso.
Avant le réquisitoire du ministère public , les avocats de l'opposant , ministre dans tous les gouvernements qui se sont succédés au Congo de 1997 à 2012 , avaient déserté la salle d’audience, s'indignant contre le "non respect de la procédure" et des droits de la défense par la cour criminelle.
L'opposant dispose de trois jours ouvrables pour interjeter appel devant la cour de cassation.
Membre du Parti congolais du travail (PCT) de Dennis Sassou Nguesso , André Okombi a rallié les rangs de l'opposition en 2016, peu avant l'élection présidentielle remportée par Sassou Nguesso au pouvoir depuis 1979.
L’opposant avait été arrêté par la police, le 10 janvier 2017 dans la périphérie de Brazzaville après que des armes de guerre dont des fusils-mitrailleurs, lance-roquettes et munitions ont été retrouvés, au domicile de son épouse à Brazzaville.