Des manifestations massives secouent actuellement les rues de la capitale algérienne, Alger, et plusieurs autres villes du pays.
Ce mouvement de protestation contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel se poursuit pour le deuxième vendredi consécutif.
D’après des médias locaux, plusieurs rassemblements se sont formés, après la prière du vendredi, dans les rues des villes algériennes et en particulier celles de la capitale Alger.
Plusieurs activistes et des médias locaux évaluent le nombre de manifestants à Alger à des dizaines de milliers et à des milliers dans les différentes villes algériennes.
Ali Benflis, ancien chef du gouvernement algérien a appelé au cours de sa participation aux protestations à s’unir autour d’une seule revendication. Il s’agit de celle relative au retrait de la candidature de Bouteflika qui constitue une insulte pour le peuple algérien.
Les dizaines de milliers de manifestants à Alger sont composés majoritairement de jeunes et de femmes issus des quartiers populaires de la capitale. Ils ont manifesté dans un climat calme sans l’intervention de la police. Les manifestants ont scandé des slogans contre un cinquième mandat de Bouteflika.
Au niveau de la rue Didouch Mourad au centre d’Alger, Djamila Bouhired, icône de la lutte pour la libération et la révolution algérienne, a créé la surprise générale en participant aux manifestations. Des leaders de l’opposition algérienne ont également participé aux contestations populaires.
La capitale algérienne a connu depuis les premières heures du vendredi, un important dispositif sécuritaire. Les brigades anti-émeutes se sont rassemblées à proximité des établissements importants et des voies menant au palais présidentiel.
Les appels à manifester pacifiquement ont, récemment, inondé les réseaux sociaux en Algérie. Ces appels ont insisté sur la nécessité d’éviter les affrontements avec les forces de sécurité et les actes de vandalisme contre les biens publics et privés.
Le président algérien, Bouteflika, avait annoncé le 10 février sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, en réponse à l’appel de ses partisans. Il a également promis aux Algériens la tenue d’un congrès sur les grandes réformes en Algérie.
L’Algérie connait depuis cette annonce un large mouvement populaire et des manifestations quasi-quotidiennes appelant Boutelika à ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Un mouvement auquel participent plusieurs rassemblements professionnels à l’instar des avocats et des journalistes.
Dans sa première déclaration en réaction à cette large contestation populaire, le président algérien a appelé les Algériens à faire le choix de la continuité.
Les communiqués et les déclarations soutenant ces protestations populaires se sont multipliés au cours des dernières heures. L'Association des oulémas musulmans algériens ,qui est le plus grand rassemblement de savants religieux au pays, a appelé à écouter la volonté du peuple. 13 syndicats sectoriels ont également appelé via un communiqué commun aux protestations contre la candidature de Bouteflika.
Les manifestations du vendredi interviennent à trois jours du délai final des présentations des candidatures à l’élection présidentielle. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, a annoncé que le président algérien présentera sa candidature officielle à sa propre réélection pour un cinquième mandat présidentiel le 03 mars prochain.
Bouteflika est depuis dimanche à Genève pour des analyses médicales de routine selon la présidence algérienne.
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