La situation que vivent les pêcheurs mauritaniens au niveau du quai de Nouakchott est préoccupante.
En effet, les agissements des marins militaires sont inacceptables ; des pêcheurs arrêtés et torturés physiquement et moralement, sans aucune raison, est un phénomène devenu courant et banal. A cela s’ajoutent les provocations répétées. Les pauvres pêcheurs sont accusés d’opérer en zone interdite pour justifier des arrestations arbitraires pendant des jours, suivies d'amendes.
Pour échapper à toutes ces tracasseries, les pêcheurs sont invités à utiliser des moyens illégaux, qu’ils refusent, puisqu’ils considèrent être en règle avec la réglementation en vigueur.
C’est ce climat d’abus qui a conduit à l’incident intervenu malheureusement le 10 février 2019 entre une patrouille de la marine nationale et un groupe de pêcheurs.
La patrouille a arrêté l’embarcation de Monsieur Hassen Dièye capitaine et lui a ordonné de la rejoindre au lieu de lui demander les documents administratifs conformément à la règlementation.
Le capitaine estime que son embarcation est en règle. Il poursuit donc son chemin vers la plage pour débarquer son produit suivi par la marine. Au crépuscule les marins procèdent aux tirs sur les pêcheurs suivis de bastonnades. C’est à l’occasion de cette situation que le capitaine de la pirogue des pêcheurs répondant au nom de Hassen Dieye, a reçu une balle au pied et que d’autres pêcheurs furent ligotés et tous ramenés au port.
Les marins constatant qu’une personne gisait, couvert de sang, ils la conduisent à l’hôpital militaire où elle suit des soins pris en charge par la marine. Le comportement des marins est inacceptable et mérite une attention des autorités compétentes pour un traitement approprié de ces problèmes qui perdurent malheureusement.
Face à cette situation d’une extrême gravité, les militants et responsables des organisations membres du FONADH :
Condamnent avec la dernière énergie ce comportement des marins ;
rendent les autorités compétentes responsables de cette situation catastrophique ;
demandent aux autorités compétentes de mettre fin à ce comportement inadmissible ;
exigent le jugement des responsables de ces actes arbitraires ;
demandent l’indemnisation des victimes.
Fait à Nouakchott, le 18 février 2019
Les organisations membres du FONADH signataires
• Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH)
• Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés (CRADPOCIT)
• Collectif des Veuves
• Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des droits de l’homme (CSVVDH)
• Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES) en Mauritanie
• Ligue Africaine de Droits de l’Homme / Section Mauritanie
• Regroupement des Victimes des Evénements 89 -91 (REVE)
• SOS-Esclaves
• Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF)
• Association Mauritanienne pour la Promotion de la Culture et de la Langue Sooninke (AMPCLS)
• Association pour la Renaissance du Pulaar en R.I.M (ARPRIM)
• Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM)
• Association d’Appui au Développement à la Base des Communautés (SALNDOU)
• Association pour le Développement Intègre de l’Enfant (APDE)
• Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne (ARDEC)
• Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme (LMDH)
• Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989
• Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)
FONADH