Une histoire de riz en matière plastique défraie la chronique et a provoqué une polémique, autour de laquelle se déchirent l'association de défense des consommateurs et la confédération patronale. Les détails.
Depuis plusieurs jours, la Mauritanie est secouée par une polémique relative à la présence de grains de riz en plastique sur le marché national, à travers des thèses contradictoires, dont le résultat est une véritable confusion dans l’esprit de nombreux citoyens.
Premiers à monter au front, quelques organes de presse, à l’image de Sahara Médias, ont évoqué la présence le marché national, de cette denrée qualifiée de mortelle, avec comme illustration à un article, une famille de la Sebkha (quartier populaire de la banlieue sud-ouest de Nouakchott), dont plusieurs membres ont été victimes d'un malaise et par la suite hospitalisés.
Suite à cela, l’Association Mauritanienne pour la Protection des Consommateurs (AMPC) a produit un communiqué mettant «en garde les citoyens contre la présence de riz avarié, commercialisé sur le marché local».
Dans ce même document, l’AMPC signale avoir lancé une première alerte il y a une quinzaine de jours, «après avoir eu des éléments sur l’existence de 23.000 tonnes de riz avarié sur le marché national».
Par la même occasion, l’association a recommandé «la plus grande vigilance» et invité les autorités gouvernementales à ouvrir une enquête pour tirer au clair cette histoire et éventuellement déférer ses responsables devant la justice.
Après cette sortie, l’opinion publique nationale attend toujours une mise au point du gouvernement, lequel observe depuis un silence radio total.
Mais une réplique, sous la forme d’un démenti formel, est venue de l’Union Nationale du Patronat de Mauritanie (UNPM).
«Après une enquête sur le terrain» cette organisation a catégoriquement réfuté l’existence de grains de riz en matière plastique sur le marché national.
Cette déclaration du patronat explique avoir également saisi les autorités chargées du contrôle au ministère duCcommerce, ainsi que les services de la santé et de l’environnement, «qui ont procédé à une enquête parallèle, pour vérifier des allégations relatives à l’existence de riz en plastique dans le circuit commercial».
Ces résultats attestant de l’inexistence de riz en matière plastique sur le marché mauritanien ont été confirmés par un laboratoire spécialisé «après examen approfondi des échantillons du produit» incriminé.
Par ailleurs, le communiqué du patronat rappelle que «l’Association Mauritanienne pour la Protection des Consommateurs et la Santé de l’environnement, avait demandé l’ouverture d’une enquête à propos de l’existence sur le marché d’une importante quantité de riz avarié, héritée des stocks de l’ancienne Société Nationale d’Import-Export (SONIMEX), -liquidée en 2018-, et sur laquelle était portée une mention attestant que le produit était impropre à la consommation humaine et animale. L’association estimait cette quantité à 23.000 tonnes vendues à trois commerçants».
A la lumière de ces différentes positions, entre «riz en plastique», «riz avarié», et «riz impropre à la consommation», les Mauritaniens ne savent plus distinguer le bon grain de l'ivraie.
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya (le360.ma)