Depuis quelques semaines, la Mauritanie fait face à une pénurie de gaz domestique (butane), a constaté LeReflet.NET. Cette crise qui a démarré dans la dernière semaine du mois de février 2018, s’est accentuée.
En effet, le nord du pays connait en ce moment, une flambée des prix. Cela va du simple au double. C’est également le cas dans certains quartiers de Nouakchott, la capitale. Mais selon les autorités, « la situation est sous contrôle, des mesures sont prises ».
Élément incontournable dans les foyers, le gaz butane se fait rare en Mauritanie. Il devient cher, inaccessible. Selon un responsable de société nationale de distribution de gaz domestique (SOMAGAZ), cette situation « est causée par des conditions climatiques qui ne permettent pas aux bateaux d’accoster ».
Ce, « depuis le 26 février 2018 » poursuit le responsable de SOMAGAZ. Pour faire face à la crise, la société puise dans ses réserves afin d’alimenter le marché.
|« Citernes de gaz venues du Sénégal »
De plus, les autorités ont fait appel au Sénégal pour alimenter la SOMAGAZ et par extension, le marché mauritanien apprend-on. Selon nos informations, des citernes de gaz butane sont arrivées, lundi 12 mars 2018 du Sénégal, sur demande de la Mauritanie. Se voulant rassurant, le cadre de SOMAGAZ souligne que le ministère a créé une commission de crise. C’est elle qui se chargera de réguler les prix et coordonner avec les distributeurs entre autres.
« Le ministère de tutelle a pris ses dispositions en mettant en place une commission de crise ».
En attendant le retour à la normale, certains vendeurs en détail comptent tirer profit de la situation. Leur opportunisme les a conduits à spéculer sur les prix. La bonbonne qui coûte 280 passe à 400 voir 600 MRU (nouvelle monnaie) suivant la zone. A Nouadhibou, dans le nord du pays, les habitants ne savent plus où donner de la tête. Un effet de contagion commence à se faire sentir à Nouakchott. Les quartiers de Mellah et Toujounine, à la périphérie de la ville, sont sevrés.
Par anticipation, des citoyens se ruent vers les boutiques pour s’approvisionner à temps. Les moins chanceux, devront se résoudre à sortir les fourneaux et utiliser le bois de chauffe et charbon de bois. Là encore, un observateur prédit un effet boule de neige : augmentation des prix du charbon et bois de chauffe.
La Mauritanie faut-il rappeler, sera producteur de gaz à l’horizon 2021. Un champ de gaz a été découvert au large des côtes mauritano-sénégalaises. Mais pour l’heure, elle dépend intégralement des importations, de l’extérieur. Près de soixante ans après l’indépendance, nous en sommes là.
Par Amadou Sy (Le Reflet)