LaMauritanie qui était parti sur une bonne trajectoire de développement avec des taux de croissance qui sont passés entre 2008 et 2013, de 3,5% à 6,9%, risque de s’écrouler sous le poids de la dette, qui frôle actuellement les 99,1%.Un service de la dette qui sans doute réduira au minimum toute perspective d’investissement public.
En tout cas ce qui est sûre, les institutions de breton Wood (FMI et Banque Mondiale) ont déjà tiré sur la sonnette d’alarme.
Le FMI a recommandé à la Mauritanie d’adopter une stratégie d’endettement prudente pour rendre la dette soutenable. Par contre la Banque mondiale a dénoncé récemment, un ratio de la dette publique /PIB explosif d’un pays qui fait partie dans le lot des moins avancés.
Dans un communiqué, publié, mercredi 21 février, sur la situation économique du pays, la BM a fait savoir que cela est principalement dû au recours actif à l’emprunt extérieur pour les investissements publics et à la dépréciation nominale de la monnaie (ouguiya).
En effet, ce « syndrome de l’endettement » remonte en 2014 où l’économie mauritanienne, essentiellement minière (près de 30% du PIB) a subi de plein fouet l’hystérie du marché des matières premières, notamment le fer qui représente environ 1/3 du budget national.
Une situation qui a entrainé un déficit chronique du budget de l’Etat sur la période allant de 2014 à 2017. Et du coup le gouvernement a eu recours aux emprunts extérieurs pour financer son déficit budgétaire.
Une « soutenabilité budgétaire », qui a porté ses fruits
La bonne politique budgétaire 2016/2017 (tenant en compte le remboursement de la dette) , établie par les autorités mauritaniennes a porté ses fruits, a noté récemment, Wael Mansour expert responsable des affaires économiques de laMauritanie au sein de l’institution.
La Mauritanie a enregistré sur cette période un excédent budgétaire de 1,2% du PIB. Et du coup cela a conduit à un recul du taux d’endettement général pour la première fois depuis plusieurs années.
De l’avis de certains économistes, cet assainissement des finances publiques entamé par les autorités mauritaniennes n’aura pas seulement que des effets positifs.
On aura incontestablement des effets pervers qui se manifesteront sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Car des revenus qui pouvaient être alloués à des dépenses publiques d’investissements seront utilisées au titre de dette publique.
Selon ces “nihilistes”, les institutions de breton Wood n’ont d’autres préoccupations que le remboursement de leur dette. Ils ne se soucient guère du développement des pays économiquement arriérés.
Mais d’autres économistes modérés diront, du fait du recul du néolibéralisme incarné par la BM et le FMI, la Mauritanie peut espérer sur le soutien de ses derniers pour mettre en œuvre efficacement son SCAPP, qui s’est fixé comme objectif majeur de réduire considérablement la pauvreté dans le pays à travers une croissance durable et soutenue.
Ibrahima Junior Dia (Les Mauritanies via cridem)