Referendum constitutionnel : Pouvoir et opposition sur les listes électorales | Mauriweb

Referendum constitutionnel : Pouvoir et opposition sur les listes électorales

ven, 26/05/2017 - 13:39

Les partis de l’opposition réunis sous la bannière du FNDU, ont décidé d’entrer dans la bataille du projet référendaire du pouvoir. Depuis jeudi, ils sont en campagne pour amener leurs militants à se faire enregistrer sur les listes électorales, avec un objectif fixe : ne pas donner de blanc seing au président de la République au cas où il organiserait son referendum. 

La bataille entre l’opposition et le pouvoir sur la question de referendum constitutionnel se situe désormais à un nouveau seuil. Même si entre les deux parties, il est toujours question de l’opportunité de ces suffrages (l’opposition les jugeant anticonstitutionnels et le pouvoir soutenant qu’ils sont légaux), c’est au niveau des listes électorales que se situent les débats.

En fait, les partis de l’opposition qui observaient jusque-là les formations de la majorité s’investir dans les opérations des listes électorales, consacrant leur temps à dénoncer la tenue des élections, ont décidé de jouer au pragmatisme. 

Depuis jeudi, jour du lancement de l’opération de révision des listes par la CENI, c’est le rappel des troupes en vue d’enregistrer tous leurs militants dans les listes électorales.

Il s’agit plus spécialement des jeunes qui ont obtenu l’âge de vote depuis les derniers suffrages présidentiels et de ceux-là qui n’avaient pas été enregistrés à l’époque dans lesdites listes. 

Une telle parade permettrait aux partis du FNDU, de répondre présent le 15 juillet prochain, si les élections étaient maintenues à cette date. Persuadées de leur cause, les dites formations restent sereines quand à l’issue des suffrages qui seraient organisés, dès lors où, selon eux, le peuple est de leur côté.

Pour le FNDU, l’enregistrement sur les listes électorales est l’option qui permet de voter en faveur ou contre les amendements constitutionnels en juillet prochain.

Partant, il a demandé une révision transparente et consensuelle du dossier électoral, l’établissement d’une liste complète à laquelle seront associées toutes les forces politiques et sociales jusqu’à ce que chaque citoyen puisse exercer son droit à l’expression de sa volonté. 

Pour le FNDU toute élection sans une révision du dossier électoral et l’établissement d’une liste électorale compète, ne saurait être crédible ni traduire la volonté des citoyens, qualifiant de parodie le recensement complémentaire à caractère électoral.

La stratégie du FNDU a été d’emblée annoncée : fort du soutien du sénat, il s’agira, le cas échéant, « si le pouvoir s’entêtait à organiser le référendum », de profiter de ses droits en tant qu’opposition en agissant en amont pour la crédibilité des listes électorales, puis dans une campagne nationale pour le « Non » et enfin en participant à la tenue des suffrages, dans les différents bureaux de vote aux fins de contrôler les suffrages et de veiller à la régularité du scrutin.

Selon les partis de l’opposition, il ne faut surtout pas laisse le terrain libre à la majorité présidentielle, et une telle démarche conduirait au triomphe de leur cause. Ce qui entraînerait un second désaveu au président de la République, après celui qui lui a été infligé par le Sénat qui a rejeté il y a deux mois, ledit projet de referendum.

Dans la foulée, le FNDU, qui semble être certain de sa victoire, notamment des scissions dernièrement enregistrées au sein de la majorité qui ont nettement fragilisé le régime au plan politique et social, a décidé de faire appel à l’ensemble des autres partis de l’opposition, mais aussi des sénateurs qui ont voté contre l’amendement à amener leurs soutiens à s’inscrire sur les listes électorales.

JOB (L'Authentique)