Tasiast Mauritanie Limited (TML SA), 100% de la société canadienne Kinross, qui exploite une mine d’or du même nom au nord de la Mauritanie (région de l’Inchiri), a réalisé une production de 175.000 onces, soit 4,9 tonnes, en 2016.
Ce chiffre est fourni par Michel Sylvestre, le président de la filiale mauritanienne, à travers un document/bilan consacré aux activités de l’année 2016. Ce taux de production témoigne d'un repli comparativement à celui de l’année 2015, qui affichait un chiffre de 220.000 onces d’or, soit 6,2 tonnes.
Le président de TML SA explique cette baisse «essentiellement par la suspension des opérations d’exploitation à laquelle l’entreprise a eu à faire face l’été dernier. En 2016, Tasiast n’a pas été rentable, et figure toujours parmi les opérations de Kinross ayant les coûts les plus élevés».
Toutefois, au-delà de ce premier constat, le patron de la filiale mauritanienne note «une amélioration réelle à la fin de l’année sur le plan de la production et des coûts, grâce au travail acharné de tous les employés de Tasiast. Nous avons pu accroître l’efficacité de nos opérations et nous poursuivons les efforts pour les améliorer».
L’objectif global de la stratégie est de «construire un avenir durable» pour la mine aurifère mauritanienne. Du reste, celle-ci commence à produire ses effets, selon le haut responsable.
La situation sociale au sein de Tasiast Mauritanie Limited (TML SA) a été marquée par une série de remous en 2016, pour des problèmes qui restent globalement en suspens.
Les travailleurs de la mine ont observé une grève du 24 mai au 11 juin 2016, pour protester «contre une réduction drastique des avantages». Cet épisode a été suivi par un mois d’arrêt de l’exploitation sur décision de l’entreprise.
A l’origine de la suspension, un différend avec le gouvernement au sujet de l’application de la loi 2009 relative à l’emploi de la main d’œuvre étrangère et à la «mauritanisation» des postes.
Depuis 2013, la filiale mauritanienne de Kinross, touchée par la chute des cours de l’or, a procédé à un dégraissage des effectifs, en deux vagues. Au total, ce sont 600 salariés de l’entreprise qui ont été remerciés.
Suite aux mouvements de grève, Tasiast et les salariés avaient fini par signer en octobre 2016 une nouvelle convention collective. Toutefois, les syndicats accusent encore l’entreprise de ne pas respecter ses engagements et de continuer à recruter des étrangers alors qu’elle s’est engagée dans un processus de mauritanisation des emplois.
Le 360.ma
Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya