Quatre mauritaniens ont été enlevés en début du présent mois alors qu’ils se trouvaient à l’est du pays, aux environs de N’Beikett Lehwaach, dans une région frontalière avec le Mali. Depuis, aucune nouvelle d’eux. Depuis, les informations sont nombreuses sur l’identité de leurs ravisseurs.
Parfois, il s’agit de brigands, parfois de terroristes, parfois de groupes de Touarègues, parfois, d’éléments issus des forces armées et de sécurité du Mali. Dans les faits en tout cas, les Autorités des deux pays ne semblent pas trop vouloir approfondir la question au grand dam des proches des disparus qui sont sans nouvelle d’eux.
De sources informées, ce rapt ferait suite au vol de deux camions de la société Alstom en charge de la construction de la route Léré-Tombouctou dans le nord du Mali. Lors des opérations de recherche, des milices touarègues auraient alors pisté un des véhicules qui les a menés dans une demeure à N’Beket Lehwach. Ils auraient attendu le soir, pour procéder à l’enlèvement des personnes cibles qu’ils auraient remis à l’armée malienne à Goundam.
Il a fallu la diffusion d’une telle information pour amener le gouvernement mauritanien à réagir. Un communiqué du ministère de l’Intérieur, rendu public jeudi, a démenti ces allégations « dénuées de toute vérité, et apporté des précisions : « il ne s’agit ni de groupe armé, ni de rapt, et l’incident n’a pas eu pour théâtre le territoire mauritanien », selon ledit communiqué qui devait ajouter en substance, qu’il s’agit d’une action menée par une patrouille de l’armée malienne en territoire malien, qui a visé 4 citoyens mauritaniens dans leur véhicule. Les autorités régionales sont en contact permanent avec leurs homologues du Mali au sujet de cette affaire.
Discours identique de la part du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, affirmant que les autorités mauritaniennes « suivent avec intérêt cette affaire ».
Toutefois, le ton monte dans la presse. Illustration avec ce titre d’un article à la Une du cite d’informations en ligne Mali Jet mis en ligne jeudi soir « Rififi à la frontière Mali/Mauritanie : 4 Mauritaniens arrêtés supposés se trouver en territoire malien,... Nouakchott parle d’incursion et mobilise son armée ».
Cet organe précise qu’il s’agit d’individus armés circulant à bord d’un véhicule 4x4 dans une zone fréquentée par des groupuscules djihadistes et accuse Nouakchott « de jouer à la provocation ».
Car l’usage « terme incursion » dans le jargon de la sécurité transfrontalière « rappelle aux Maliens que c’est bien la Mauritanie, qui en juin 2011, sous le prétexte de poursuivre les combattants d’AQMI, a tué des civils maliens non combattants, enlevé et expatrié de nombreux Maliens dans la zone de Nara (forêt du Wagadou) ».
Côté mauritanien, des sites d’informations se sont saisis de la question. L’appréciation faite des observatuer sur le contenu et le ton des articles diffusés est générale : il s’agit de pamphlets adressés aux Autorités maliennes réalisés “sur commande” s’ils ne sont pas écrits par des services autorités.
A. B (L'Authentique)