Le ministre mauritanien de la Culture et de l’Artisanat, Mohamed Lemine Ould Cheikh, porte-parole du gouvernement, a vivement critiqué la tournée africaine de Biram Ould Dah Ould Abeid, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)-une ONG antiesclavagiste, jeudi après midi à l’occasion d’une rencontre avec la presse consacrée aux commentaires des résultats des travaux de la réunion hebdomadaire du gouvernement.
Le porte-parole du gouvernement mauritanien minimise la portée de cet événement en notant que le leader de l’IRA « a voyagé du Sénégal jusqu’au Burkina Faso, comme n’importe quel citoyen ordinaire. Il a mis à contribution les médias privés, de la même manière qu’il le faisait ici à Nouakchott. Biram Ould Dah Ould Abeid a même été reçu par un média officiel à Ouagadougou. Mais le gouvernement burkinabé s’en est excusé auprès du gouvernement mauritanien et la journaliste auteure de ce fait a été relevé de ses fonctions».
Dans le fond, Mohamed Lemine Ould Cheikh dénonce « un discours qui dégage la haine, le racisme et sert de fond de commerce ».
Au cours des dernières semaines, signale-t-on, le leader antiesclavagiste mauritanien a sillonné plusieurs capitales africaines : Dakar, Bamako, Abidjan, Ouagadougou…. pour dénoncer « la pratique du crime de l’esclavage dans le pays et sensibiliser l’opinion africaine face à ce fléau » suggérant que la Mauritanie perde son siège au sein de l’Union Africaine (UA).
Le responsable de l’IRA a été invité à s’exprimer sur plusieurs médias privés et même à la télévision de service public du Burkina Faso.
La tournée africaine de Ould Abeid est intervenue au moment ou la justice mauritanienne condamnait une quinzaine de militants antiesclavagistes à de lourdes peines allant de 15 à 3 années de réclusion.
Un verdict qui a suscité un large d’indignation et de dénonciations à travers le monde.
Biram Ould Dah Ould Abeid a été plusieurs fois primé pour son combat antiesclavagiste –notamment par le prix de l’ONU pour les droits de l’homme en 2013.
Il s’est classé deuxième à l’élection présidentielle mauritanienne du 21 juin 2014, boycottée par les ténors de l’opposition historique et remportée au premier tour par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le Calame