La baisse du cours mondial des métaux est lourde de conséquences pour notre pays. La tonne du minerai fer, principale production minière et première matière d’exportation, est en effet passée de 140 dollars en janvier 2014 à 40 dollars en janvier 2016. Au même moment le cuivre et l‘or ont aussi perdu de leur valeur sur le marché international. Les recettes de nos exportations ont été ainsi divisées par deux entre 2013 et 2015. D’où l’ampleur du choc enduré par la balance des paiements et les dépenses publiques. En 2014, les autorités avaient pu puiser dans leurs réserves pour soutenir la croissance restée autour de 6% mais en 2015 on s’est vite rendu compte que la chute des cours est désormais durable ; d’où un fléchissement notable de la volonté jusqu’ici expansionniste et volontariste du gouvernement. Lequel a dû tailler dans les dépenses publiques en réduisant le volume des activités dans les autres secteurs économiques tels le bâtiment, les travaux publics etc. Parallèlement, l’Etat a essayé d’augmenter ses recettes en maintenant inchangés les prix de l’énergie sur le marché intérieur malgré leur baisse vertigineuse sur le marché international. Cela n’a pas toutefois empêché l’augmentation du déficit public passé à 5.6 % du P.I. B en 2015 ainsi qu’une réduction de la croissance à moins de 2%. Les perspectives pour l’année 2016 s’avèrent cependant meilleures que l’année précédente. Les cours du minerai de fer se sont relevés cette année pour atteindre 60$ la tonne. Mieux, le lancement de l’exploitation de la nouvelle mine Guelb II va augmenter le volume de production de 12 à 15 millions pour atteindre 17 millions en 2017. Le prix de l’or, deuxième matiere d’exportation minière, s’est également redressé depuis son plus bas niveau de décembre 2015 ; il en va de même du cuivre quoique de manière on ne peut plus volatile. En même temps, la facture des importations de pétrole continue de baisser.
Mohamed El Mokhtar