Ce mercredi, 31 juillet 2024, Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, a été tué dans une frappe aérienne survenue à Téhéran, capitale de l'Iran. Cette annonce a été faite par le mouvement islamiste palestinien, qui attribue cette attaque à Israël. Cette opération marque une escalade significative dans le conflit entre le Hamas et l'État hébreu, déjà intense depuis près de dix mois.
Ismaïl Haniyeh, figure centrale du Hamas, a rejoint le mouvement en 1987 et a gagné en notoriété en 2006 lorsqu'il est devenu Premier ministre de l'Autorité palestinienne suite à une victoire électorale surprenante. Depuis 2017, il occupait le poste de chef du bureau politique du Hamas, succédant à Khaled Mechaal. En raison des tensions croissantes avec Israël, il vivait en exil volontaire au Qatar.
Le conflit entre Israël et le Hamas a connu une intensification dramatique depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre l’Etat juif, qui a été qualifiée de sans précédent, et qui a déclenché une offensive israélienne massive contre Gaza. Dans son offensive, l’armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille Haniyeh dont trois de ses fils et quatre petits-enfants. En réponse, le Hamas a intensifié ses actions militaires contre Israël, exacerbant encore la situation.
Le jour de sa mort, Haniyeh était à Téhéran pour assister à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian, un réformateur. L'Iran, allié du Hamas et du Hezbollah libanais, joue un rôle clé dans le soutien aux groupes anti-israéliens. Le meurtre de Haniyeh intervient dans un contexte de tensions accrues, l'armée israélienne ayant également ciblé un commandant du Hezbollah libanais dans une frappe récente à Beyrouth.
Le Hamas a fermement condamné l'attaque, qualifiant le meurtre de Haniyeh de « lâche assassinat ». Moussa Abou Marzouk, un responsable du Hamas, a déclaré que cette action ne resterait pas sans réponse. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a également exprimé sa condamnation face à cet acte violent.
L'Iran, par l'intermédiaire des Gardiens de la Révolution, a confirmé que la résidence de Haniyeh avait été touchée, entraînant sa mort ainsi que celle de l'un de ses gardes du corps. Une enquête a été annoncée pour déterminer les circonstances exactes de l'incident.
Cette escalade est symptomatique de la complexité et la volatilité du conflit israélo-palestinien ainsi que les dynamiques régionales influencées par les alliances et les rivalités géopolitiques.
De nombreux observateurs estiment qu'Israël pourrait chercher à entraîner l'Iran dans un conflit régional plus vaste. En ciblant un dirigeant du Hamas sur le sol iranien, Israël semble vouloir affirmer sa détermination à affaiblir les alliances régionales qui soutiennent les groupes militants palestiniens et libanais. Cette stratégie pourrait avoir pour objectif de provoquer une réaction iranienne qui pourrait légitimer des actions militaires plus larges ou affaiblir le soutien régional au Hamas et au Hezbollah.
L'incident met en lumière la fragilité de la situation et les risques d'une escalade incontrôlée. La communauté internationale surveille attentivement ces développements, préoccupée par le potentiel de nouvelles tensions régionales et par les impacts possibles sur la stabilité du Moyen-Orient.