Le Calame - Une nuit de terreur
Que la nuit semble paisible au quartier SOCOGIM d’Aïn Talh, à l'extrême Nord-est de Nouakchott ! Mais voici que vers quatre heures du matin, on frappe à la porte d'une maison où vit un couple nouvellement installé dans le coin.
Réveillée en premier, l’épouse pense tout d’abord qu'il s’agit d’un de ces jeunes qui viennent parfois réveiller les jeuneurs pour le souhour. Et d’interroger sans ouvrir l’entrée : « Qui est là ? – Ouvre vite ou nous allons tout forcer et vous tuer ! », répond une voix masculine.
Très effrayée, elle court réveiller son mari qui vient à son tour interroger les indésirables. « Nous somme des bandits qui veulent vous braquer. Nous savons que vous êtes seuls.
Si vous n'ouvrez pas vite la porte, nous allons l'enfoncer et vous tuer ! », insistent-ils. « Allez-vous en ou j'appelle la police ! – Ils ne vous répondront pas », rétorquent les malfrats en riant grassement, « et même s’ils le faisaient, ils ne vous seront d'aucun secours car nous allons vous tuer et piller tous vos biens avant qu'ils n’aient le temps d'intervenir ! » Maintenant eux aussi réveillés, les enfants commencent à pleurer et crier.
Leur papa appelle tout d'abord le numéro vert de la gendarmerie qui couvre la zone. Après plusieurs sonneries, une voix endormie lui répond que cela ne les concerne pas. Il compose alors celui de la police.
Après encore dix minutes de sonnerie sans réponse, quelqu’un promet d'envoyer du secours. Mais les malfaiteurs s’acharnent toujours à forcer la porte. Combien de temps tiendra-t-elle ? « Ha, le voisin ! », se souvient enfin le père de famille, « Il a un fusil ! » Et de composer fébrilement son numéro.
Grâce à Dieu, celui-là ne dort pas et monte dare-dare à sa terrasse pour tirer plusieurs coups de feu en l’air. Les bandits remontent dans leur véhicule et s'enfuient.
Mais voilà celui-ci enlisé dans le sable, moins de soixante mètres plus loin ! Les lascars en descendent aussitôt – quatre colosses de teint foncé parlant bien le hassaniya – pour passer plus d’une une heure á essayer de dégager leur voiture, en zyeutant de tous côtés dans la crainte de voir arriver la police.
Debout sur le toit, les deux pères de famille les observent à distance, jusqu’à ce que la voiture enfin dégagée disparaisse au loin. Après l'appel du muezzin, un 4x4 de la police apparaît enfin et les deux voisins s’en approchent pour leur parler. « Vous avez beaucoup tardé, les bandits sont repartis.
– De quels bandits parlez-vous ? – De la bande qui nous attaqués et dont on vous a informé depuis plus d’une heure au téléphone ! – Non, non, personne ne nous a contactés, nous sommes seulement en patrouille dans la zone. Nous avons entendu des tirs et cherchons juste à savoir de quoi s'agit-il. Nous allons donc saisir l'arme pour vérifier si elle a un permis ou non.
L'autre histoire ne nous concerne pas. » Un final incroyable : la police-secours n'est pas du tout intervenue et la patrouille est repartie, sans se soucier de la dangereuse bande prête à commettre d'horribles crimes contre de paisibles familles !
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Une nouvelle bande de motards épinglée
Au cours des semaines passées, plusieurs personnes – surtout des femmes – qui marchaient dans la rue ont été délestées de leur sac à main par des malfaiteurs à moto. Vol à l’arraché : la moto frôle à toute vitesse la proie, le passager à l’arrière, tout aussi cagoulé que son conducteur, saisit le sac en une fraction de seconde et plein gaz sans se soucier des suites ! Plusieurs femmes ont été blessées lors de ces braquages, certaines parfois traînées sur plusieurs mètres avant qu’elles ne lâchent leur bien.
Des vendeurs de cartes de recharge ont été eux aussi ciblés par ces voyous, avec les mêmes graves conséquences. Une telle bande de motards avait semé la terreur à Mellah et El Velloudja l'année dernière. Fermement décidés à éclaircir cette situation, les agents du commissariat de police El Mina 2 ont mis la main, voici trois jours, sur une bande de douze récidivistes dont trois étrangers. Au cours de leur audition, ils ont reconnu avoir braqué des dizaines de personnes. Plusieurs sacs à main de femme ont été saisis dans leur repaire.
Mosy