Jamais consultations n’interviendront dans un climat économique aussi délétère et suspect que celles qui s’engagent aujourd’hui entre le gouvernement de notre pays, acculé de toutes parts, et les institutions de Bretton Woods, le Fmi notamment.
La mission du FMI, conduite par Mme Mercedes Vera Martin, est arrivée le 8 au 22 février 2016, pour mener les consultations avec les Autorités mauritaniennes conformément à l’article 4 des statuts du FMI. « Les discussions ont porté notamment sur les résultats macroéconomiques enregistrés par la Mauritanie en 2015 et sur les perspectives d’évolution à court et moyen terme » indique la BCM dans un communiqué relatif à la rencontre de cette délégation avec ses premiers responsables. La dernière mission effectuée par le Fmi en Mauritanie malgré le black-out n'aura pas été en succès. Pire, elle a laissé un goût de programme inachevé.
Mais l’analyse de cette période trouble (2015) ne manquera pas certainement d’édifier les institutions financières sur les dérives et les revers économiques enregistrés par le Gouvernement et sur les conséquences d’une gestion désastreuse –qu’il faut bien reconnaitre avant la prise en main par la BCM du nouveau gouverneur- du potentiel économique.
La réalité des grands agrégats économiques dans notre pays augure, en dépit du choc pétrolier, source aujourd’hui d’une grande polémique du fait du maintien hauts des prix à la pompe, inchangés malgré la chute libre des cours, en l’absence de cet interventionnisme du Fmi, une implosion certaine. Les indicateurs sont tels que la crise qui s’installe pourrait perpétuer la mise sous perfusion du pays, non pas du fait des chances de reprise ou de plus de crédibilité dont pourrait faire montre un gouvernement incapbale, mais plus par souci de stabilité du pays dans une région minée par le terrorisme. Oui, le politique et l'économique peuvent faire bon ménage.
En fait, les différentes affaires qui ont émaillé le système financier –rôle de la banque centrale dans l’attribution et la gestion des banques- la chute des cours de l’or et surtout du fer sans oublier l’aventurisme de la Snim, et le surendettement du pays (plus de 80%) constituent, à ne pas douter, des sources d’inquiétude du programme économique arrêté entre les deux parties.
Si le cours de la monnaie (1euro = 381, 76 ouguiyas) ne peut plus être dévalué outre mesure, il est bien évident que la politique économique du gouvernement s’est révélée un désastre sur le plan de l’investissement onéreux et sans effets et qu’il faudra revoir les projections d’inflation à un niveau plus important qu'initialement annoncé (3%) et que tr-s certainement la croissance (6%) ne sera pas au rendez-vous!
L’évaluation de la situation macroéconomique du pays particulièrement perceptible sur le malaise économique et social (hausse des prix, licenciements, chômages des jeunes, faiblesse du revenu, retard des salaires…) confortent l’idée d’une économie de plus en plus en lambeaux.
Pour discuter donc, les deux parties ont du pain sur la planche. Les perspectives, à moyens termes, à moins d’une reprise économique imminente de gros consommateur de fer, comme la Chine, sont très opaques. Ceci est d’autant plus vrai que les réformes structurelles mises en place n’ont pas l’effet escompté.
En effet, le marasme qui frappe tous les secteurs d’exportations (fer, or, pêche…) et la mauvaise gouvernance économique sont de sérieux freins à des discussions « srieuses » entre les deux parties. Sinon, on assistera, comme par le passé, à des missions du Fmi qui viennent et repartent en catimini.
JD