Le Calame - Le procès devant la cour de répression anti-corruption de Mohamed Abdel Aziz, ancien président de la République (2009/2019), est totalement accaparé par les préliminaires, avec une impitoyable bataille de procédure engagée par les avocats de la défense, 10 jours après son démarrage le 25 avril dernier.
Maîtres Ichidou, Taleb Khiyar, Clédor Cyré Ly et leurs compagnons, ont soulevé une foule d’exceptions de nullités. Leur principal argument porte sur « l’incompétence absolue » de la cour à juger un ancien président de la République dont l’immunité est prévue par l’article 93 de la constitution.
Les avocats de la défense protestent également contre le placement sous mandat-dépôt de l’ancien chef de l’Etat, depuis la veille du démarrage du procès, qu’ils dénoncent comme « un abus, une mesure arbitraire » annonçant la perspective d’un procès « politique visant à éliminer un adversaire ».
Une ligne de défense catégoriquement rejetée par le collectif des avocats de l’Etat, constitué partie-civile.
En effet, maîtres Brahim Ebetty, bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA), Lô Gourmo et leurs compagnons, rejettent catégoriquement ces exceptions qu’ils mettent au compte d’une stratégie « dilatoire » dont l’objectif est de retarder le véritable débat de fond d’un procès « inédit » et d’une grande valeur pédagogique.
Une position parfaitement conforme à celle du Ministère Public.
Mohamed Abdel Aziz doit répondre de plusieurs chefs d’inculpation: « corruption, dissipation de biens publics, trafic d’influence, blanchiment …. ».