AMI - Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé dans la matinée.
Il s’agit des ministres de l’Equipement et des Transports, porte-parole du gouvernement, M. Nany Chrougha, des Pêches et de l’Economie Maritime, M. Mohamed Ould Abidine Ould Maayif, de l’Environnement et du Développement durable, Mme Lalya Kamara.
Le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, de décrets, dont ceux relatifs aux taxes sur les produits de pêches et la règlementation de la chasse en Mauritanie.
Il a ensuite invité les deux ministres concernés à apporter davantage de détails. Prenant la parole le premier, le ministre des Pêches, a indiqué que les deux projets de décrets qu’il a présentés au conseil du ministre visent à alléger la pression fiscale sur le secteur.
Il a déclaré que la pression était plus importante en Mauritanie en comparaison avec les pays de la sous-région. L’effort consenti par le gouvernement concerne l’accès aux ressources maritimes ainsi que les quantités de produits débarquées au sol, qu’elles soient transformés ou pas. Ceux sont seront taxés à hauteur de 2%.
Pour ce qui est des quantités destinées au marché national, une baisse de 67% des taxes sera appliquée. Pour les autres quantités qui vont être stockés ou exportées, la baisse sera de 50%. Le ministre des Pêches a annoncé que ces nouvelles mesures seront effectives dès le mois de janvier 2023.
Il est question d’après le ministre, d’une manifestation de la volonté de l’Etat de soutenir le secteur de la pêche, afin qu’il continue de jouer un rôle majeur dans le développement économique et social du pays.
Par ailleurs, le ministre des pêches a déclaré en réponse à une question, que les pirogues CNM destinées à la pêche côtière, sont autorisées par la loi à entrer dans la zone de la pêche artisanale. Il aussi déclaré que le marché est approvisionné correctement et les prix sont convenables. Le ministre a rappelé que des dispositions ont été prises pour l’accès au poisson à des prix symboliques ou subventions par l’Etat.
S’agissant de la pêche fluviale, le ministre a indiqué que l’agence pour le développement de la pêche et de la pisciculture continentales (dont fait partie celle fluviale), a été créée à la suite de la visite du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à Tamchakett le 21 juillet 2022.
Le travail a d’ores et déjà commencé, notamment la formation des acteurs locaux. A travers l’agence, la pêche fluviale et celle au niveau des barrages tel que Foum Gleita, vont augmenter le revenu des populations locales. D’après le ministre, ce type d’activité vient en complément avec celles déjà existantes sur place (agriculture et élevage).
De son côté, la ministre de l’Environnement est revenu sur le projet de décret relatif à l’application de la loi sur la chasse et la gestion de la faune. La traque et l’abatage continu d’animaux sauvages dans notre pays, notamment certaines espèces protégées en voie de disparition.
A cela s’ajoute le défrichement, la coupe des arbres, les feux de brousse et la destruction des habitats, combinés avec les effets du changement climatique ont atteint des proportions telles que l’équilibre écologique de l’écosystème est particulièrement menacé, note la ministre.
D’après elle, le décret vient donc réguler la chasse mais aussi permet le développement et la régénération de notre patrimoine faunistique.
Ledit décret est composé de 3 parties. La première traite des conditions d’exercice de la chasse elle prévoit les différents types de permis de chasse autorisés. L’obtention d’un permis de chasse ou d’une licence obéit à des modalités strictes qui sont limitativement énumérés dans le décret, a déclaré la ministre. De plus, les licences sont assorties de cahiers de charge qui garantissent une chasse compatible avec l’équilibre des écosystèmes locaux.
Quant à la seconde partie du décret, elle est relative aux associations de chasse et aux zones où il est possible de chasser. Ainsi, les parcs, les fermes et les réserves naturelles sont identifiés pour permettre un accroissement de la population de la faune et une gestion durable des écosystèmes, a indiqué la ministre.
Pour ce qui est de la troisième partie, la ministre a souligné qu’elle prévoit un plan national pluriannuel de développement du patrimoine faunistique. Celui-ci est l’unique cadre de référence en matière d’exploitation de la faune à l’échelle, communale, régionale et nationale.
C’est ce plan, indique la ministre, qui fixe les modalités d’aménagement des zones de chasse, de gestion du patrimoine faunistique dans lequel sont rigoureusement répertoriés, toutes les espèces de faune, les quotas qui peuvent être prélevés mais aussi les actions de repeuplement et le développement harmonieux de la faune.
Répondant à certaines questions, la ministre a indiqué que des feux de brousse début novembre ont été particulièrement constatés. Elle déclaré que tout est mis en œuvre pour contenir les feux de brousse afin de protéger les pâturages et ainsi mieux gérer les périodes de soudure.
Pour ce faire, elle a annoncé que le budget pour l’année 2023 a été augmenté de 50%. Elle a aussi souligné que les brigades sont mobilisées auprès des populations, au niveau de toutes les régions. Pour elle, la prévention est plus efficace que toute autre mesure, d’où la volonté des autorités de favoriser une collaboration plus efficace avec les organisations locales.
S’agissant de la pollution, notamment celle industrielle, la ministre a déclaré que depuis trois ans, le département a mis en place un dispositif qui oblige toutes les nouvelles sociétés qui s’installent dans le domaine des industries extractives, à faire des études d’impact environnemental, assorties d’un cahier des charges. Pour celles qui sont déjà établies, la ministre précise qu’un programme pour les mettre à niveau est en cours afin qu’elles suivent le même dispositif.
De son côté, le porte-parole du gouvernement a répondu à une question relative à la construction de la route Atar-Chinguetti. Il a déclaré que le processus d’appel d’offres, en deux étapes suit son cours. La première partie concerne les offres techniques des soumissionnaires tandis que la seconde a trait à l’aspect financier. Il estime que le processus devrait être bouclé d’ici deux mois.
En ce qui concerne les visites du Président de la République à l’intérieur du pays, le porte-parole du gouvernement a rappelé qu’ils ont tous pour objectif d’inaugurer des installations, de poser des premières pierres de projets et le lancement de programmes importants au profit des populations.
Maintenant, poursuit le porte-parole, les populations manifestent leur engouement lors de ses visites, estimant que c’est chose normale. Il a d’ailleurs souligné que c’est quelque chose qui se fait même dans les plus grandes démocraties.