Le procès en destitution de Donald Trump tourne court | Mauriweb

Le procès en destitution de Donald Trump tourne court

lun, 03/02/2020 - 09:26

Les sénateurs américains ont majoritairement décidé, vendredi 31 janvier, de ne pas convoquer de nouveaux témoins dans le cadre du procès en destitution visant le président des États-Unis.

Ce procès devrait s’arrêter de lui-même, ces prochains jours, avec l’acquittement de Donald Trump, alors même que celui-ci, mardi 4 février, au lendemain du caucus dans l’Iowa, va prononcer le dernier discours sur l’état de l’union de son mandat.

Qu’ont décidé les sénateurs américains, vendredi 31 janvier, dans le cadre du procès en destitution de Donald Trump ?

Malgré le soutien de Susan Collins et Mitt Romney, deux sénateurs républicains modérés, à la requête du camp démocrate de convoquer de nouveaux témoins et d’admettre de nouvelles preuves contre Donald Trump, accusé d’abus de pouvoir et d’entrave à la bonne marche du Congrès dans le cadre de son procès en destitution, la chambre haute du Congrès a rejeté in extremis, par 51 voix contre 49, cette double demande. D’emblée, le leader de la minorité démocrate du Sénat Chuck Schumer a déploré « une grande tragédie » et un jour « où le Sénat s’est détourné de la vérité ».

Les démocrates réclamaient l’audition de plusieurs proches du président américain, accusé d’avoir conditionné une aide des États-Unis à l’Ukraine contre le déclenchement, par son homologue ukrainien, d’une enquête pour corruption visant Hunter Biden, fils de son rival démocrate Joe Biden, dans ce pays.

Ces derniers jours, des confidences récentes de l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, en particulier, avaient semblé renforcer leur cause. Quatre sénateurs républicains avaient ainsi envisagé de voter avec les démocrates, leur permettant d’obtenir la majorité requise pour une comparution des témoins qui aurait changé la face de ce procès.

Tel était le cas de Lisa Murkowski, sénatrice républicaine modérée, qui avait déclaré en début de semaine qu’elle était « curieuse » d’entendre l’ancien conseiller de Donald Trump. Elle s’est ravisée, vendredi, votant avec son camp. « Je ne crois pas que continuer changera quoi que ce soit », indiquait son communiqué, après le vote. Son collègue Lamar Alexander, sans dédouaner Donald Trump, s’est lui aussi finalement prononcé contre la comparution de témoins. « On n’a pas besoin de preuves supplémentaires pour établir ce qui a déjà été prouvé, mais qui n’est pas passible de destitution au regard de la Constitution », a-t-il justifié. Pour ces deux sénateurs, l’élection présidentielle de novembre servira, en somme, de juge de paix.

Quelle conséquence pour le procès en destitution du président américain ?

Dans ces conditions, ce troisième procès d’un président de l’histoire américaine - le premier sans témoin entendu au Sénat - touche déjà à son terme. Il aura duré environ trois semaines.

Lundi 3 février, les sénateurs entendront dans la matinée les derniers arguments de l’accusation et de la défense. Chaque camp disposera de deux heures. Puis les sénateurs, restés silencieux pour le moment, pourront prendre la parole, dix minutes chacun, pour exprimer leur opinion. Mercredi 5 février, enfin, ils se prononceront sur les deux chefs d’accusation retenus contre Donald Trump.

La Constitution imposant une majorité des deux tiers (67 voix) pour déclarer un président coupable, l’actuel occupant du Bureau ovale a toutes les chances d’être acquitté. Le vote en tant que tel, entérinant cet acquittement de Donald Trump, interviendra mercredi 5 à 16 heures (22 heures à Paris), a précisé le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

Quelle conséquence pour le président américain ?

Donald Trump pourra se présenter, mercredi 5 février, en triomphateur de ce procès censé l’accabler et qui tourne court. Mieux, pressé qu’il était d’en finir, il pourra, dès mardi 4, exploiter cette victoire, et transformer cet acquittement en réhabilitation. En effet, Donald Trump doit, ce jour-là, prononcer devant le Congrès le dernier discours annuel sur l’état de l’Union de son mandat, dans un moment électoral bien particulier : la veille, lundi 3 février, aura été donné le coup d’envoi des primaires démocrates, avec le caucus de l’Iowa.

Donald Trump, lui-même candidat pour un second mandat, dispose d’une opportunité pour présenter ainsi son bilan sous le meilleur jour possible, tout en chargeant ses adversaires, qu’il accable à chacune de ses interventions, les accusant d’avoir voulu, depuis les premières révélations de cette « affaire ukrainienne », mener un « procès politique ». Annonçant cette riposte présidentielle, le sénateur républicain Lindsay Graham, proche de Donald Trump, a commenté, vendredi 31 janvier sur Twitter, toute cette procédure de destitution menée par le camp démocrate, estimant qu’elle « a été partisane depuis le premier jour ». « Finalement, le plus tôt ce procès est terminé, meilleur c’est pour le peuple américain », a-t-il ajouté.

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