Afrique de l’Ouest et Sahel : le Conseil de sécurité plaide pour une action plus intégrée et multisectorielle | Mauriweb

Afrique de l’Ouest et Sahel : le Conseil de sécurité plaide pour une action plus intégrée et multisectorielle

jeu, 08/08/2019 - 15:05

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a souligné mercredi la nécessité d’adopter « une démarche plus intégrée et plus multisectorielle » en Afrique de l’Ouest et au Sahel pour traiter les questions du développement, de l’action humanitaire, des droits de la personne et de la paix et de la sécurité.

 

Cette démarche doit être entreprise pour s’attaquer aux causes profondes des crises qui touchent la région, a dit le Conseil dans une déclaration publiée par sa Présidence, après avoir entendu il y a deux semaines l’exposé de Mohamed Ibn Chambas, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

S’il s’est félicité du déroulement « dans des conditions généralement pacifiques » des élections présidentielles au Nigéria, au Sénégal et en Mauritanie et législatives en Guinée-Bissau cette année, le Conseil s’est déclaré préoccupé par la polarisation politique croissante dans la région.

Aux termes de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, les membres du Conseil ont rappelé que les États parties doivent s’assurer que le processus d’amendement ou de révision de leur constitution repose sur un consensus national comportant, le cas échéant, le recours au référendum.

En Gambie, ils engagent les autorités et la population à poursuivre leurs efforts visant à consolider la paix en réformant le système politique et le secteur de la sécurité, en mettant en place des mécanismes de justice transitionnelle et en révisant la Constitution.

Le Conseil souhaite que les réformes politiques en cours dans la région soient consolidées pour prévenir les violences et l’instabilité et que la réconciliation nationale progresse en Sierra Leone et au Libéria. Il souligne que l’ONU doit continuer d’apporter un soutien à cet égard, y compris dans un autre cadre que celui des missions, et salue le rôle joué par la Commission de consolidation de la paix et le Fonds pour la consolidation de la paix.

En Guinée-Bissau, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Togo, le Conseil souligne que les parties prenantes nationales doivent collaborer pour faciliter la préparation en temps voulu et la tenue, dans les délais fixés, « d’élections véritablement libres, justes, crédibles et pacifiques ».

Le Conseil appelle ces parties à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour prévenir les violences, et leur demande instamment de garantir des conditions égales à tous les candidats et toutes les candidates et de favoriser la participation pleine et véritable des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, notamment en vue d’accroître le nombre de femmes aux hautes fonctions de l’État.

La sécurité du Mali inextricablement liée à celle de l’Afrique de l’Ouest et du Nord

Le Conseil de sécurité s’est dit à nouveau préoccupé par les problèmes de sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, citant notamment les menaces que représentent le terrorisme, la piraterie maritime, les conflits entre pasteurs et agriculteurs et la criminalité transnationale organisée. Cette dernière se caractérise notamment par la traite des êtres humains, le trafic d’armes et de drogues et l’exploitation illégale de ressources naturelles, qui peuvent être liés entre eux.

Le Conseil a insisté sur le fait que la sécurité et la stabilité au Mali sont inextricablement liées à celles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à la situation en Libye et en Afrique du Nord.

Les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel sont à l’origine d’initiatives visant à combattre l’insécurité dans la région. Ces efforts et les mesures prises dans ce domaine par l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont été saluées les membres du Conseil.

Le Conseil a encouragé la CEDEAO et les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à répertorier les domaines de complémentarité sur le plan de la prévention des conflits et de la pérennisation de la paix dans la région. Il a également rappelé l’important rôle que joue le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) dans la fourniture d’une aide technique au Secrétariat permanent du G5 Sahel.

 

Le Conseil a souligné que l’action collective de toute la région du Sahel doit être renforcée, conformément aux cadres existants. A cet égard, il s’est félicité du resserrement de la coopération entre l’ONU et l’UA.

Distribué par APO Group pour UN News.