Le président de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, appelle la communauté des entreprises africaines à investir des capitaux dans la jeunesse africaine. | Mauriweb

Le président de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, appelle la communauté des entreprises africaines à investir des capitaux dans la jeunesse africaine.

mer, 31/07/2019 - 12:16

Abuja, Nigeria, le 27 juillet 2019 – En ce jour 27 juillet 2019, M. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, a lancé un appel à l’intention des investisseurs, des dirigeants politiques et de la communauté des entreprises du monde entier afin qu’ils « se risquent à investir des capitaux dans la jeunesse en Afrique ».

Il a ajouté qu’il était temps que les gouvernements africains amorcent une transition dans les initiatives visant l’autonomisation des jeunes vers des investissements dans la jeunesse. Il s’exprimait lors d’une table ronde organisée à l’occasion du Forum de l’entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu (TEF) à Abuja au Nigeria.

La séance de discussion, animée par le journaliste de CNN Fareed Zakaria, était l’un des principaux événements du plus grand rassemblement d’entrepreneurs que l’Afrique ait jamais connu. Parmi les personnalités présentes à la table ronde figuraient le président du Rwanda Paul Kagame, le président de la République démocratique du Congo Felix Tshisekedi, le président du Sénégal Macky Sall et le vice-président nigérian Yemi Osinbajo.

M. Adesina a proposé l’établissement de banques dédiées à l’entrepreneuriat et l’investissement des jeunes pour répondre aux besoins croissants et urgents des jeunes entrepreneurs. « Une banque où l’on voit des actifs, pas des passifs, qui croit aux jeunes et leur fait confiance », a-t-il déclaré. Il a également appelé à une diminution des risques des prêts accordés aux entreprises dirigées par des jeunes.

En 2010, Tony O. Elumelu a créé la Fondation Tony Elumelu (TEF) en vue d’aider les entrepreneurs africains à supprimer les obstacles auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils étendent et développent leurs start-up pour les transformer en petites ou moyennes entreprises (PME), leurs PME en entreprises qui contribuent à la croissance nationale et, enfin leurs entreprises nationales en multinationales africaines.

La Banque a dirigé les efforts qui ont été déployés à l’échelle du continent afin de créer des emplois pour les jeunes et d’améliorer leurs moyens de subsistance. Elle a approuvé 7,5 millions de dollars destinés à financer les organisations de soutien aux entreprises telles que la Fondation TEF et d’autres incubateurs et accélérateurs d’entreprises, ainsi que des institutions financières.

Le programme d’entrepreneuriat de la Fondation TEF correspond également aux objectifs de la Banque africaine de développement, dont la Stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique vise à aider les pays africains à créer 25 millions d’emplois et à autonomiser 50 millions de jeunes d’ici 2025.

Selon un grand nombre de jeunes entrepreneurs sélectionnés pour participer au programme de cette année, ce sera un outil efficace, entre autres, pour créer et développer des conglomérats possédés par des Africains.

« Ce qui importe, c’est la contribution. Vous avez beau avoir tout l’argent nécessaire, sans la contribution, personne ne se souviendra de vous. Nous espérons que la Fondation Tony Elumelu et ses partenaires tels que la Banque africaine de développement sont sur la bonne voie pour bâtir notre continent », a déclaré William Agou-Wuoi, un jeune Sud-soudanais de 26 ans.

M. Agou-Wuoi dirige « Impression Hub », une société technologique qui a développé une application pour relier les agriculteurs sud-soudanais à des acheteurs, créant ainsi des marchés pour les produits agricoles et aidant à augmenter les revenus. Après avoir suivi une formation dispensée par la Fondation, il a reçu 5 000 dollars de capitaux.

Plus tôt, le président Adesina a tenu une réunion de petit-déjeuner avec des dirigeants d’entreprises nigérians, au cours de laquelle lui-même et le Président Tshisekedi ont appelé à la réalisation d’investissements pour la République démocratique du Congo, notamment dans le secteur de l’électricité du pays.

La République démocratique du Congo, qui produit environ 50 % du cobalt du monde, possède également de grandes quantités d’autres ressources naturelles, y compris de l’or, du pétrole et du cuivre, dont la plus grande partie n’a pas encore été exploitée. Selon une étude de 2009, les ressources minérales du pays représentent 24 000 milliards de dollars.

Le président Adesina a mentionné en particulier le projet d’hydroélectricité Inga de 100 000 MW en République démocratique du Congo, indiquant qu’il pourrait répondre aux besoins énergétiques du continent et accélérer les échanges commerciaux et le développement, comme le prévoit l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine. Le projet correspond également à la priorité des High 5 de la Banque « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », a-t-il précisé.

« Si nous pouvons aider la République démocratique du Congo à libérer le potentiel d’Inga, alors l’Afrique en bénéficiera », a-t-il ajouté.

De son côté, le Président Tshisekedi a annoncé que son gouvernement envisageait d’accueillir des entreprises qui cherchent à investir dans son pays, notamment par l’instauration d’un système de visas à l’arrivée.

« Je suis convaincu que, dans les dix prochaines années, l’Afrique sera une grande puissance, non pas en termes de force militaire, mais sur le plan économique », a déclaré le dirigeant de la République démocratique du Congo.

Parmi les membres de la délégation du président Adesina figurait Jennifer Blanke, vice-présidente chargée de l’agriculture et du développement humain et social à la Banque, qui a animé la séance d’ouverture du Forum. Mme Blanke a également rendu visite au personnel du bureau régional de la Banque.

Source BAD