Togo/Crise/Feuille de route: Réactions prudentes et mitigées | Mauriweb

Togo/Crise/Feuille de route: Réactions prudentes et mitigées

sam, 04/08/2018 - 12:37

Les principaux protagonistes de la crise politique togolaise se sont montrés plutôt prudents dans leurs réactions, au lendemain de la feuille de route de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise au Togo, a constaté le correspondant d’Anadolu.

Pas de conférence de presse, pas d’interviews, mais subtilement chaque acteur a choisi une forme de communication sobre pour se prononcer.

Au nom du gouvernement togolais, Gilbert Bawara le ministre de la Fonction publique, qui a choisi une agence locale pour placer quelques propos, a indiqué que « le pouvoir accueille les recommandations avec satisfaction et que les dispositions sont en cours pour une mise en œuvre rapide des décisions, ensemble avec l’opposition».

Il exclut, à ce titre, toute idée de gouvernement d’union ou de transition telle que proposée par plusieurs acteurs, mais admet que cette feuille de route marque «une nouvelle étape dans l’évolution politique du Togo».

« Laissons maintenant ces moments de discorde derrière nous et travaillons ensemble, dans un esprit de fraternité et de compréhension mutuelle pour le progrès économique et social de notre pays et pour de meilleures conditions de vie pour nos concitoyens», a indiqué Bawara dans un média local.

Même en prenant acte de cette feuille de route, la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise qui demande, depuis Août 2017, le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir, relève «plusieurs insuffisances majeures» aux recommandations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Dans un communiqué dont Anadolu a reçu copie, la C14 pointe du doigt « l’absence de l’évocation d’un gouvernement de transition chargé de conduire les réformes institutionnelles et électorales et de la question sécuritaire».

La coalition déplore surtout que « les Chefs d’Etats de la CEDEAO n’aient pas jugé opportun d’examiner le cœur du problème togolais, qui est, l’obstination du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé à se porter candidat pour un quatrième mandat en 2020».

«La règle au sein de la CEDEAO, prescrite par le Protocole additionnel pour la bonne gouvernance et l’Etat de droit, est de deux mandats », rappelle l’opposition togolaise.

Elle parle de «la fixation d’une date irréaliste pour les élections législatives, dont le mode de scrutin n’a pas été précisé» et déplore «des imprécisions quant au retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle, à l’organisation et au déroulement d’élections transparentes et crédibles».

D’autres acteurs, en réaction, appellent les deux parties à oser pour une sortie définitive de la crise au Togo.

Depuis août 2017, l’opposition togolaise réclame la démission de Faure Gnassingbé du pouvoir et le retour à la constitution de 1992.

Le dialogue ouvert en février 2018 et suspendu deux fois, le 23 février le 23 mars, n’a pas pu rapprocher les positions.

Aujourd’hui, tous les espoirs sont suspendus à la mise en œuvre de cette feuille de route qui a renvoyé la réalisation des réformes à l’assemblée, en prenant en compte la limitation à deux du mandat présidentiel et des élections à deux tours, le vote des Togolais de la diaspora et la révision du cadre électoral. 

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