Mauritanie Que faire pour une sortie de crise ? | Mauriweb

Mauritanie Que faire pour une sortie de crise ?

sam, 16/12/2017 - 13:35

 Les hommes politiques mauritaniens sont d’accord sur une seule chose : l’art consommé de camper sur les mêmes positions ! Une manière pour eux d’entretenir une crise dont la victime expiatoire est le Peuple. 

En effet, Majorité et Opposition continuent à entretenir une tension politique naturellement préjudiciable à toute action de développement. 

Pire, elle fait courir au pays les risques d’une instabilité dont les prémices sont bien là : arrestation sénateurs, interpellations de syndicalistes et de journalistes, graffitis sur les murs, retour au temps des dictatures et de la contestation idéologique et sociale, manifestations de veuves et d’orphelins, grogne des travailleurs dans les sociétés étrangères exploitant les richesses minières du pays, sentiment d’exclusion chez certains groupes sociaux et aléas d’une situation économique et sociale des plus préoccupantes.

Sourd à tous ces appels le président Ould Aziz n’intercepte pas les signaux de désaveu de l’action d’un gouvernement sans envergure et sans conviction. Face à cette situation et empêtré dans une crise économique sans précédent, le peuple, qui plie sous le poids de problèmes de toutes sortes, a besoin d’actions concrètes capables de traduire sur le terrain ses aspirations, et non pas de ces sempiternels " échanges d’amabilités " entre la majorité et l’opposition, sur une question d’importance comme celle du dialogue, et l’appréciation, subjective de part et d’autre, de l’action du gouvernement.

C’est vers cela que doit tendre le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz, s’il comprend, enfin, que le rapprochement des positions antagonistes de l’opposition et de la majorité relève aujourd’hui d’un véritable miracle. Parce que les divergences sur tout et rien sont inhérentes à la nature même de ce qui divise les deux camps, aspirant conserver le pouvoir ou à le conquérir. 

Par tous les moyens. Les deux camps ne semblent donc pas avoir compris que la situation est si grave qu’il faut vraiment qu’ils se départissent de leurs positions de principe pour trouver un compris.

Il ne s’agit pas de sauver les apparences. Il s’agit de sauver la Mauritanie. Ce qui s’est passé ailleurs au Burkina et qui menace le Togo aujourd’hui, en Libye et en Égypte, ne rassure pas sur un " printemps " dans un pays où les susceptibilités raciales, tribales et régionales ont toujours animé les compétitions politiques à tous les niveaux.

Le pouvoir sait que la situation n’est pas si rose qu’il veut le faire croire et que les populations ressentent plus l’impact de la flambée des prix, par exemple, que l’arrivée au goutte à goutte d’investissements dont une bonne partie ne profite qu’aux bailleurs qui les donnent et à une administration tatillonne et incapable.

C’est d’ailleurs parce qu’un tel malaise est de plus en plus perceptible que le gouvernement a multiplié ces dernières semaines les sorties " rassurantes " visant à faire comprendre que les ratés de son programme de développement ne sont que des accidents de parcours qu’on ne mettra pas longtemps à réparer.

MOM