Campagne des amendements : c’est la panique | Mauriweb

Campagne des amendements : c’est la panique

sam, 01/07/2017 - 13:14

Les autorités mauritaniennes ne semblent pas être sûres de l’issue du prochain référendum populaire pour le passage des amendements constitutionnels. Alors, chacun de son côté essaie de colmater les brèches, de gérer les ardeurs et de calmer les colères. Les dizaines de nominations qui se font à chaque conseil des ministres ne sont que l’expression de la volonté du gouvernement d’amadouer les uns et les autres. Même ceux qui étaient hier voués aux gémonies sous prétexte d’avoir été responsables de malversations sont ‘’embrassés’’ sur les joues et remis aux affaires, parfois dans des postes beaucoup plus juteux que ceux qu’ils ont très mal gérés. Jeudi 29 juin 2017, l’Union Pour la République organise une réunion avec tous les maires issus de ses rangs pour discuter avec eux des modalités du lancement d’une vaste campagne de sensibilisation au profit de populations pour d’abord venir s’inscrire sur les listes électorales et pour ensuite voter le 5 août prochain massivement en faveur du Oui aux amendements constitutionnels. En plus de cela, des instructions fermes ont été données à tous les ministres pour convoquer tous les responsables de leurs départements (conseillers, chargés de mission, directeurs centraux, chefs de départements et de services) pour leur donner ordre d’aller en campagne de sensibilisation pour le recensement et le vote favorable aux changements constitutionnels proposés. Il est évident qu’en cela aucune loi n’est respectée. Notamment, celle de l’incompatibilité adoptée depuis 2011 dont les dispositions stipulent pourtant clairement qu’une certaine catégorie de hauts fonctionnaires comme le ministre de l’économie et des finances et ses collaborateurs (trésorier général, directeurs des impôts et du budget et autres), les ministres de l’intérieur et de la décentralisation, le ministre de la défense, les militaires, les comptables publics, l’administrateur directeur général de la SNIM  ne doivent pas s’impliquer en politique. Or, aussi bien en 2013-2014 à l’occasion des élections législatives et municipales comme lors de la dernière présidentielle, tous ces hauts fonctionnaires civils et militaires ne se sont jamais gênés d’aller battre campagne partout avec en plus le courage  d’user et d’abuser des biens publics (argent et voitures) pour faire élire les candidats de l’Etat puis ensuite permettre à l’actuel président de briguer son second mandat. 

Le Calame