Attendu depuis quelques temps, en raison de l’échec de l’action du gouvernement, le séisme attendu n’aura finalement pas eu lieu.
On pourrait même parler juste d’un réaménagement pour donner l’impression que quelque chose bouge dans un pays où tous les repères sont perdus.
Le remaniement, puisqu’il faut l’appeler ainsi, a touché trois portefeuilles ministériels. Ce réaménagement semble être dicté par la dynamique politique dans laquelle devrait s’inscrire le régime, en perte de vitesse et alors qu’il prépare un référendum aux forceps. Un référendum auquel participera l’opposition qui cherchera à montrer que la majorité des mauritaniens reste réfractaire aux amendements proposés.
Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien ministre secrétaire générale de la présidence, est « libéré » pour atterrir probablement aux commandes du parti de l’Upr dont le président Aziz a mesuré toute la sclérose, ces derniers temps. Mais ce sera aussi dangereux quant on sait les clivages profonds entre le futur patron du parti et l’actuel premier Ministre, Yahya Ould Hademine. Si une telle éventualité se précisait elle serait, sans doute, suivie d’une éjection de Ould Hademine, avant ou après le référendum.
Ould Mohamed Laghdaf, auquel on accordait le rôle de timonier, à la présidence est remplacé par Seyda Ali Ould Mohamed Khouna. Un homme assez discret et pas trop saltimbanque comme l’auront été ses prédécesseurs à ce poste. Il gravit certainement en confiance du chef mais se verra attribuer une mission qui ne lui sied pas beaucoup. Il apprendra, certainement, avec le temps dans l’’antre du premier et dernier décideur.
Le ministère de l’équipement et des transports échoit dorénavant à Mohamed Abdallahi O. Oudaa. Un ministre dont les frasques sont arrivées jusqu’au bureau du président. Il profite d’un long sursis depuis son éviction de la Snim. Son avantage est qu’il a été au centre de toutes les informations sur les marchés douteux de la Snim. Il sauve sa peau, un laps, en attendant le prochain remaniement d’envergure.
Yahya O. Abdedayem fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de l’hydraulique et de l’assainissement. Il hérite d’un département miné par la mauvaise gestion établie en règles par son prédécesseur et le secrétaire général de ce département.