Un avocat mauritanien, Sidi El Mokhtar Ould Sidi, s’est fondé sur la levée de l’immunité parlementaire contre le sénateur opposant, Mohamed Ould Ghadda, victime d’un accident de la circulation, pour ester en justice contre un député de Nouakchott du parti au pouvoir, Oud Kharchi. L’avocat indique dans un courriel qui lui est attribué par nos confrères de « Mourassiloun » que l’interprétation par le parquet du « flagrant délit » est erronée. Une jurisprudence dont il souhaiterait se prévaloir pour « faute intentionnelle » commise par le député de l’UPR, Ould Kharchi dans un conflit l’opposant à la RAM et estimé à près de cent millions d’ouguiyas. Dans une première des annales de la Justice mauritanienne, le parquer s’est fendu d’un communiqué dans lequel il présente sa version pour justifier la levée de l’immunité du parlementaire. Le traitement dégradant infligé au sénateur Ould Ghadda, probablement du fait de sa posture d’opposant endurci contre le régime actuel, est perçu comme un procès hautement « politique » pour faire payer au sénateur son insoumission. Les parents des victimes, rappelle-t-on, n’ont jamais porté plainte alors que l’on assiste encore à une levée de boucliers parmi les sénateurs déjà en froid avec le pouvoir au sujet du projet des amendements constitutionnels envisagés. En tout état de cause, l'avocat Sidi El Mokhtar Ould Sidi, indique qu'il va déposer plainte dès demain contre le député du parti au pouvoir espérant qu'il obtienne lui aussi la levée d'immunité de cet autre parlementaire accusé de "faute délibérée".