Le déplacement de SM Mohammed VI du Maroc, le 27 janvier, à Adis Abba, Ethiopie, où se tient le 28ème sommet de l’Union africaine, est en soi un signe fort de l’intérêt que porte le royaume pour sa réintégration et le rôle attendu de sa présence au sein de l’organisation continentale.
Dans un communiqué du palais chérifien on situe ce voyage, en tout cas le cadre «des actions entreprises par Sa Majesté le Roi pour le retour du Royaume du Maroc à l’Union africaine ». Un retour qui fait suite à trente trois ans d’absence du Maroc au sein de sa Grande famille. Et il n’en faut pas plus pour laisser libre court aux analyses les plus favorables pour mettre en avant « l’opportunité historique d’insuffler une nouvelle dynamique à ce groupement régional, notamment dans les domaines stratégiques de la bonne gouvernance, du développement durable et de la démocratisation ».
Le retour au bercail du Maroc, soutenu par une écrasante majorité de l’Ua, est perçu comme une aubaine pour "insuffler une nouvelle dynamique » et « un leadership » incontestable du royaume sur le continent comme le souligne si justement le journal américain à grand tirage, Huffington Post. Outre la succession de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la commission de l’UA, la réforme de l’institution, le retour du Maroc à l'organisation est un enjeu historique majeur.
« Le grand retour du Maroc dans l'Union africaine » titre encore à l’unission, le journal français « Le Figaro». En effet, plus de 40 pays ont apporté le soutien au royaume en vue de sa réintégration dans cette organisation. Ce ne sera donc lundi qu’une formalité pour que le Maroc retrouve la place qui est la sienne à l’Ua.
Beaucoup de choses ont donc bien changé. Mis en minorité par le lobbying de l’Algérie qui avait provoqué le gel de sa présence au sein de l’Oua (aujourd’hui Ua), l’on assiste aujourd’hui à un retour en force du Maroc à l’organisation. Le "Maroc, croit fermement qu’il a les moyens pour faire la différence, dans une conjoncture où les enjeux en matière de stabilité en Afrique prennent une dimension internationale" (Huffington Post).
Le développement du royaume, toutes ces années en dehors de l’Ua, n’a pas pour autant entaché sa solidarité avec la majorité des pays du Continent exceptés peut être l’Algérie et l’Afrique du Sud. La capitalisation de son savoir-faire et de sa position géographique ont permis au royaume de s’imposer comme une force économique incontournable.. Il revient donc avec de nouvelles opportunités pour le Continent.
"Avec le retour du Royaume en son sein, l’UA verra son poids considérablement décupler » mais elle bénéficiera également de "la capacité de déploiement multiforme du Maroc, (d’)un point d’ancrage continental, en matière de coopération Sud-Sud et d’investissements dans les pays du sous-continent, entre autres, dans les secteurs pharmaceutique, de transport aérien, des finances, de l’immobilier, de l’assurance, et des télécommunications".