L’état-civil : l’autre calvaire des parents d’élèves | Mauriweb

L’état-civil : l’autre calvaire des parents d’élèves

ven, 14/10/2016 - 08:58

Depuis la rentrée scolaire, intervenue le 4 octobre,  les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause cette question de l’état-civil qui peut  bloquer les inscriptions de leurs progénitures. En effet, on  ne  sait pour quelle raison, les autorités du ministère de l’éducation exigent désormais à tous les écoliers de 10 ans de se faire établir  une carte d’identité, sans  laquelle les enfants ne vont pas s’inscrire à l’école publique. L’école n’est-elle pas obligatoire sous nos cieux ? Passons !

 Cette décision, qualifiée d’incompréhensible  et inappropriée  par les parents d’élèves,  a occasionné une ruée vers les fameux centres d’enrôlement  des populations.  Ils sont chaque jour plusieurs centaines à traîner, parfois à partir de 4 heures du matin,  leurs progénitures  pour s’octroyer le sésame.  De  grands attroupements se forment chaque matin devant les CAC.  Faire le rang à cette heure tardive de la nuit, s’inscrire sur une liste dressée par certains pour mettre de l’ordre, rester  debout ou assis  jusqu’à parfois à 18h,  s’entendre dire allez  jusqu’à demain, ou pas de papier ou de réseau mobile, corrompre même  sont devenus le lot quotidien de ces pauvres parents qui s’étonnent de pas entendre les dialoguistes du Palais des congrès évoquer le cette épineuse  question  d’état-civil.

Autre désagrément : dépenser  une fortune, par ces temps très durs  pour un parent d’élève,  tiraillé entre les frais de fournitures scolaires, la paie mensuelle  pour  ceux qui ont la chance de pouvoir envoyer leurs enfants  au privé.  C’est un véritable calvaire que vivent les parents d’élèves  depuis cette rentrée scolaire. Selon l’un d’eux, rencontré à El Mina, vers 17 heures  et habitant  à Ryad (PK) trainant ses trois enfants, « nous sommes arrivés au centre d’enrôlement depuis 6 heures du matin, et nous repartons sans  avoir eu à faire photographier les enfants, je dois attendre jusqu’à demain  pour espérer les faire photographier. Imaginez ce que cela me  coûte, en tant que retraité,  en termes de transport et  des frais d’inscription 1000 Um par tête en ce plus du temps perdu et de la fatigue. On dirait que nous ne sommes pas de ce pays. Nous n’avons même plus  droit à nos droits élémentaires de citoyens   et nos enfants diplômés ne trouvent pas de  travail, c’est frustrant  et révoltant même », a tempêté ce père de famille.

Un autre ajoute: « j’ai  emmené mes enfants à l’école publique, tout en sachant qu’il n’y a pas grand-chose à  en attendre,  mais on m’a fait savoir que  faute de  carte d’identité, ils ne peuvent pas s’inscrire.  J’ai été obligé de les envoyer au privé avec tout ce que cela va me coûter. On est en train de nous appauvrir davantage »

 La situation  est  rendue  cocasse  non seulement à cause des problèmes techniques (réseau)  mais aussi et surtout les fonctionnaires  de l’état-civil  et les policiers  qui assurent la sécurité ne mettent de la bonne volonté dans leur travail, n’accueillent pas bien les populations. Cette mesure prise à la veille de la rentée scolaire devrait être accompagnée de  l’ouverture  d’autres  centres d’enrôlement des populations, de l’augmentation du personnel donc  mais également  de l’amélioration des outils de travail (ordinateurs et  capacité du réseau.) Et  enfin, pour soulager les pères de famille aux enfants nombreux, fortement éprouvés par des conditions de vie de plus en plus difficiles,  faire baisser le prix à 200 Um. L’Etat peut prendre en charge le reste.

Le Calame