Urgent-Syrie : le régime approuve l’accord de trêve conclu entre les Etats-Unis et la Russie | Mauriweb

Urgent-Syrie : le régime approuve l’accord de trêve conclu entre les Etats-Unis et la Russie

sam, 10/09/2016 - 21:50

 Le gouvernement de Damasa approuvé, samedi 10 septembre, l’accord de trêve conclu la veille entre les Etats-Unis et laRussie, a rapporté l’agence officielle Sana, qui précise qu’il y aura « une cessation des hostilités dans la ville d’Alep [assiégée comme de nombreuses autres villes] pour des raisons humanitaires ». 

Au terme d’une journée marathon de négociations à Genève, Russes et Américains, qui soutiennent des camps adverses dans la guerre en Syrie, sont convenus d’un plan visant à instaurer une trêve dans ce pays déchiré par cinq ans de guerre.

L’accord conclu entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, prévoit notamment une trêve nationale à compter de lundi et, si cet arrêt des combats tient pendant sept jours, des corridors sûrs pour les opérations humanitaires. 

Il prévoit également des actions coordonnées contre des groupes islamistes au travers d’un « centre de commandement commun », consacré notamment au partage d’informations permettant de délimiter les territoires de l’ex-Front Al-Nosra et ceux de l’opposition. France, Turquie et ONU ont salué l’accord, tout en restant prudents.

Appliquer l’accord russo-américain est « crucial », selon Paris

La France a « salué » l’accord russo-américain et jugé « crucial » qu’il soit « respecté » par le régime du président Bachar al-Assad.

Pour le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault, l’accord russo-américain n’ouvrira « la voie à un règlement politique » que sous conditions : « Les bombardements aériens et les attaques contre les civils doivent cesser, l’accès humanitaire doit être assuré au bénéfice de toutes les populations assiégées et le martyre d’Alep doit cesser. »
Parallèlement, « la France poursuit les consultations au Conseil de sécurité afin que l’utilisation intolérable d’armes chimiques par le régime syrien et par Daech », acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, « soit condamnée et sanctionnée », écrit le chef de la diplomatie française dans un communiqué.

La Turquie se félicite de l’accord

Engagée militairement dans le nord de la Syrie, la Turquie accueille « avec satisfaction » l’accord sur « une trêve en Syrie », qui permettra d’« acheminer plus facilement une aide humanitaire », a affirmé le ministère des affaires étrangères.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan « a suivi de près » les négociations pour la mise en place d’un cessez-le-feu, a précisé le ministère. M. Erdogan avait révélé mercredi s’être entretenu à ce sujet avec le président américain Barack Obama en marge du G20 en Chine.

La Turquie compte poursuivre ses efforts pour qu’« à Alep comme dans toutes les régions de Syrie, les gens aient moins de problèmes, vivent dans une paix durable, sans affrontement », et espère qu’« une solution politique au conflit »sera trouvée, selon le communiqué. Ankara a entamé « les préparatifs pour qu’une aide humanitaire soit acheminée à Alep » – grande ville du nord de laSyrie où la situation humanitaire est effroyable –, a ajouté la diplomatie turque.

L’opposition syrienne dubitative

L’opposition syrienne a réagi avec plus de circonspection à l’annonce de l’accord. Dans un communiqué, Bassma Kodmani, membre du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l’opposition et de la rébellion syriennes, a exprimé l’espoir que l’accord sera « le début de la fin du supplice des civils ». Pour Mme Kodmani, qui s’est dite « dans l’expectative », l’application de l’accord dépend avant tout de la Russie.

De leur côté, les rebelles modérés de l’Armée syrienne libre (ASL) ont déclaré qu’il y avait peu de chance que le nouvel accord ait un véritable impact sur le cours du conflit. Fares al Bayouch, qui dirige la Division du Nord de l’ASL, a déclaré que la Russie et la Syrie n’avaient pas respecté le dernier accord et que les chances de réussite de la nouvelle trêve étaient les mêmes que celles de la dernière.

L’envoyé spécial de l’ONU prudent

Si la plupart des diplomates saluent l’accord, tous restent néanmoins très prudents, à commencer par Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui a dit « attendre de toutes les parties qu’elles facilitent les efforts des Nations unies visant à livrer de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées ».

Le Monde.fr avec AFP