SONIMEX: les têtes d'affiche de la mauvaise gestion vont elles tomber? | Mauriweb

SONIMEX: les têtes d'affiche de la mauvaise gestion vont elles tomber?

ven, 05/08/2016 - 10:49

La Mauritanievit ces dernières semaines sous le rythme de révélations en révélations des affaires de détournements. Cascade d'affaires, d'une affaire à l'autre, les scandales se succèdent et leurs rebondissements ont pimenté le quotidien des citoyens.

Ces affaires scabreuses qui sont remontées en surface ces dernières semaines ont révélé en effet au grand jour l’étendue de cette gangrène qui s’est emparée de pans entiers de la société.

En tête de liste, figure l'affaire de la Sonimex. L’épineuse histoire de détournement de la contre valeur de plus d’un milliard cinq cent millions d’ouguiyas en engrais des magasins de la Sonimex de Rosso, commence à révéler ses secrets. Après l’interrogatoire des agents de l’antenne de Rosso, les limiers de l’IGE et la gendarmerie ont dans leur collimateur deux hauts responsables du directoire de la Sonimex, nous a confié une source proche de l’enquête. 

Il semble à en croire nos sources que cette société est devenue un bazar où des pratiques peu orthodoxes ont élu domicile depuis le départ de Moulaye el Arbyen 2010. Et ce serait les responsables qui en sont les chefs d’orchestre.

L’on croyait que cette structure devenue exemplaire sous son directeur Moulaye el Arby entre 2005 et 2010 où tout marchait comme sur des roulettes avec à la clé l’honnêteté, la compétence et la rigueur allait continuer sur cette trajectoire. Loin s’en faut. En effet, selon nos sources, elle est plutôt devenue un véritable nid de magouilles et un cimetière de médiocres, de laxisme et de favoritisme en tous genres. Selon nos informations, l’un des directeurs de la société aurait procédé à un achat de 65000 tonnes de riz avarié que la société peine toujours à écouler via les boutiques EMEL quel gâchis ?

On parle aussi de la vente au rabais d’une partie de ce stock et le bradage continue en toute impunité. Les dysfonctionnements relevés et les montants avancés dépassent toute imagination. Une source interne a ainsi estimé que les préjudices causés oscillent entre 1.5 et 3 milliards d’ouguiyas. Qui dit mieux ? En cause, la mauvaise gestion du directoire de la société et l'absence ou la défaillance de contrôle.

Le préjudice a été tel que la campagne agricole risque d’être compromise par le manque de semences et d’engrais sur le marché.

Autre département, autre scandale. Le ministère de l’habitat et de l’urbanisme tutelle du projet Vaincre a également défrayé la chronique. Là aussi, des irrégularités en termes de gestion ont été relevées. Et la liste n’est pas exhaustive. Dans nombre de services étatiques où le laxisme, le laisser-aller et le favoritisme dictent leurs lois, un audit général des établissements publics devenus des gouffres à milliards s'impose désormais. Aussi, «L’homme qu’il faut à la place qu’il faut», dit-on souvent. Cette assertion ne doit pas être une coquille vide dans notre pays, mais doit plutôt s’ériger en règle d’or.

Mais en attendant, qui sont donc les cerveaux de cette affaire de détournement de fonds ? La réponse pourrait être connue dans une semaine à l’issue de cette mission d’enquête. Que ceux qui sont en charge de gérer les affaires de ce pays se regardent dans le miroir. S’ils ne se reprochent rien dans ce qui se passe dans le cadre de l’opération d’audit en cours, qu’ils continuent et restent en poste. Mais s’ils se reprochent quelque chose, qu’ils en appellent à leur conscience et qu’ils œuvrent pour la réparation du préjudice commis. La noblesse d’une démission tire sa source sur une conscience qui se sent elle-même violée.

RIMECO via cridem