La rencontre entre experts sénégalais et mauritaniens àNouakchott la semaine dernière pour le renouvellement du protocole de pêche qui lie les deux pays aurait été infructueuse. Les deux parties se sont séparées sans entente. Un deuxième round de négociation aurait été prévu.
Le Sénégal devrait face aux nouvelles exigences de la Mauritanie à l’heure où s’élèvent des voix opposées à un tel accord. La Mauritanie et le Sénégal sont liés par de vieux accords de pêche. Ceux en vigueur ont été conclus au prix de rudes négociations en 2013.
Les arrangements qui en étaient issus donnaient accès à 400 pêcheurs sénégalais de Guet NDar aux eaux poissonneuses de la Mauritanie, en contrepartie d’une enveloppe financière de 400.000 euros par an (160 millions UM), équivalent à 40.000 tonnes de poisson par an, et d’une coopération technique renforcée.
En amont de ce nouveau round de négociation, les mareyeurs mauritaniens avaient fait entendre leurs voix. Ils ont fustigé des accords qui selon eux les lèsent et nuisent à la ressource halieutique.
Le gouvernement quant à lui cherche à tirer davantage de profits de la manne maritime en ces périodes de vaches maigres. Il faut dire que ces accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanienne vieux de plusieurs décennies constituent l’un des pivots essentiels de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la pêche.
Ils constituent un enjeu primordial pour les pêcheurs de Saint-Louis dont l’existence est intimement liée à la mer.
Leurs maîtrises de la pêche en font des concurrents impitoyables face à des Mauritaniens peu expérimentés dans le domaine. D’où la grogne des acteurs locaux du secteur qui dans un marché libre de la concurrence se sentent incapables de relever le défi.
Il faut dire que la Mauritanie a corsé les conditions d’accès à ses ressources halieutiques que cela soit avec la flotte européenne qu’avec les Sénégalais. En plus de la dime de 10 euros par tonne pêché, les accords actuels entre laMauritanie et le Sénégal ont réduit la période autorisée.
De quatre ans dans les accords de 2008, cette période a été ramenée à trois mois, du 1er juin au 30 août. Les quotas à débarquer en Mauritanie ont été revus également à la baisse.
Seulement, 6% des captures sont débarquées, mais les pêcheurs sénégalais sont désormais obligés de passer par les points de contrôle institués par le gouvernement mauritanien, d’identifier les membres des équipages et d’immatriculer leurs navires.
MOMS (L'Authentique)