Dossier de la drogue en Mauritanie : Chaînons manquants d’une affaire internationalisée | Mauriweb

Dossier de la drogue en Mauritanie : Chaînons manquants d’une affaire internationalisée

mer, 24/02/2016 - 10:40

 Le dossier 101/RP actuellement sur la table du Parquet relatif à la dernière affaire de la drogue est en train d’avoir de dangereuses ramifications qui se prolongeraient sur la scène internationale. 

C’est en tout cas à cela que s’activent les partis politiques de l’opposition qui essaient de retrouver les chaînons manquants dans cette affaire, et qui n’écartent pas la perspective de la porter devant la justice internationale. Les avocats des détenus pour leur part ont promis de faire des révélations sur un dossier dont les inconnues restent encore toutes entières.

La dernière affaire de drogue dans laquelle sont impliqués les deux fils de l’ancien président Haïdalla ainsi que quinze autres personnes, dont trois contre lesquels les autorités judiciaires mauritaniennes ont lancé un mandat d’arrêt international, ne finit point encore.

Au plan national comme au plan international, on continue en effet de considérer que le dossier RP/101 actuellement posé sur la table du parquet et relatif à cette affaire comporterait plusieurs zones d’ombres et des chaînons manquants. Lors de sa dernière sortie, le ministre de la Justice, a soutenu, en marge du dernier conseil des ministres, que dix-sept personnes seraient impliquées dans ce dossier qui porte sur une quantité de 1,3 tonne de drogue. Le produit aurait été introduit en Mauritanie par voie maritime dans la zone de La Guera, près deNouadhibou. Il aurait été par la suite transporté à bord de véhicules Tout Terrain à travers la zone de Mheïjaratt, 120 kilomètres au Nord de Nouakchott sur la route de Nouadhibou.

Au niveau de la scène publique, nombreux sont ceux qui notent des zones d’ombre dans cette affaire, même après l’interrogatoire des suspects. Ces derniers perçoivent dans cette affaire, un lien étroit avec les précédents dossiers de drogue que la Mauritanie a connus , surtout en 2007. Ils considèrent qu’à l’époque, le dossier a été clos sans suite d’une manière suspecte, ce qui fait craindre une fin similaire au dossier en cours. 

En réalité, les observateurs croient que le nombre des personnes impliquées dans cette affaire n’est pas encore déterminé avec exactitude, notamment les véritables commanditaires, hormis Sidi Mohamed Ould Haïdalla et trois autres individus actuellement recherchés sur le plan international, parmi lesquels un Azawadi du nom de Azizi Alewatt qui aurait réussi à s’enfuir. Son nom n’aurait apparu en aucun moment de l’enquête, même durant l’interrogatoire du présumé cerveau Sidi Mohamed Haïdalla.

Ce qui est sûr, c’est que le FNDU (Forum national pour la démocratie et l’unité) s’est invité dans le débat, brandissant les menaces d’une internationalisation de l’affaire si les autorités mauritaniennes cherchent une fois de plus à mettre un rideau sur ce dossier sans aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire. Selon Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeïny qui s’exprimait lors d’un point de presse organisé par le FNDU hier, l’opposition n’acceptera plus que la Mauritanie serve de plaque tournante de la drogue dans la région. Selon lui, ce dossier ne connaîtra pas le sort obscur des autres dossiers que le pays a déjà connus.

Mais la surprise risque de provenir des avocats constitués pour la défense des personnes actuellement accusées dans la dernière affaire, Sidi Mohamed Ould Haïdalla et consorts. Le collectif de défense se prépare au moment où ces lignes sont écrites à animer une conférence de presse à l’hôtel Khatter pour apporter des éclaircis dans ce dossier. Les avocats ont promis de répondre aux questions jusque-là sans réponse de l’opinion dans cette affaire et de donner des informations importantes, voire citer des noms !

Affaire à suivre d’autant plus que lors de sa sortie de la semaine dernière, l’ancien Chef d’Etat Mohamed Khouna Ould Haïdalla avait demandé au président de la République de procéder à “l’arrestation du principal acteur dans cette dernière affaire”. De qui s’agit-il ? Ould Haïdalla semble le connaître, les avocats de ses enfants aussi.

On verra bien.

Cheikh Aïdara via cridem